1. Un futur grisâtre


    Datte: 20/12/2017, Catégories: mélo, sf, policier,

    ... lui adressait la parole. Elle se demandait à chaque fois comment il pouvait être si bien habillé, si propre sur lui alors qu’il venait à peine de se lever. Puis, elle pensa à sa femme, qui devait certainement laver son uniforme tous les soirs et le repasser avant de le plier soigneusement et de le ranger à sa place, en haut à droite dans l’armoire de la chambre. Il était en train de discuter avec un homme en blouse blanche, près d’un tas de ferraille qui avait dû être une voiture un bon nombre d’années auparavant. Le capot était couvert de sang encore frais qui avait coulé jusqu’au sol et avait formé une flaque dans la terre humide et noire. Elle n’avait jamais vu autant de sang pour une seule victime. Elle se retourna vers le commissaire et coupa la parole du médecin. — Où est le corps ?— Bonjour Judith. La victime est dans l’ambulance, on l’emmène à la morgue.— On sait comment elle a été tuée ?— Avec un couteau. Le médecin avait été plus prompt à répondre que le policier. Elle posa les yeux sur lui pour la première fois et lui fit signe de continuer. — Elle a été violée par son agresseur. D’abord de façon classique, si je peux me permettre. Puis, il lui a enfoncé un couteau et l’a retiré. Il a certainement fait ça plusieurs fois. On a retrouvé l’arme plantée dans le pied de la fille.— Elle s’est débattue ? Il y a des traces de lutte ?— Non, car la malheureuse avait la colonne vertébrale brisée. Certainement dû au choc contre la voiture.— Mais elle a souffert ?— ...
    ... Certainement. Elle a dû être consciente longtemps tandis qu’elle se vidait de son sang.— Il y aura des empreintes à relever ?— Comme d’habitude. Il y en a sur le couteau et également le sperme de l’agresseur.— Certainement, dit-elle en s’éloignant. Il l’agaçait avec ce tic de langage, ainsi que sa façon de parler. Il prenait les flics de haut, parce qu’il leur donnait des informations sans lesquelles ils ne pourraient pas faire progresser leur enquête. Il devait CERTAINEMENT les distiller au compte-gouttes pour faire durer le plaisir. Elle éprouverait CERTAINEMENT beaucoup de bien à lui faire sauter sa cervelle. Elle s’approcha de l’ambulance qui attendait que ce petit con arrogant ait fini de discuter pour démarrer. Les portes étaient encore ouvertes, les ambulanciers patientaient devant en fumant une cigarette. Elle monta dans le fourgon et s’approcha du brancard. Le drap qui recouvrait le corps avait viré au rouge. Elle le souleva pour regarder le visage de la victime. Une jeune femme d’une vingtaine d’années. Elle contemplait cette figure pâle et morte et pensa qu’elle semblait plus sereine qu’elle-même. — Madame, on y va. Vous pouvez descendre, s’il vous plaît ? C’était le plus jeune des deux qui lui avait adressé la parole et elle se dit qu’après quelques années dans le métier, ce gamin ne lui parlerait plus aussi poliment. Elle lui rendit son sourire et lui prit sa cigarette. Elle tira une bouffée et cracha la fumée à la figure du plus vieil ambulancier. — Prends exemple sur le ...
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