1. Chapitre 2


    Datte: 21/12/2017, Catégories: couleurs, Collègues / Travail médical, telnet, nonéro, sf,

    ... ? Je ne veux pas voler nos premiers câlins, je ne veux pas voler nos premiers baisers. J’arrange les couvertures afin qu’elles nous bordent tous les deux, prends sa main et m’endors, heureux d’être à ses côtés. --ooOoo-- Je ne dors pas longtemps, mais tout de même suffisamment pour laisser le jour se lever. L’aube se montre à travers les rideaux tirés. Je me sens beaucoup mieux, j’ouvre les yeux : pas d’éblouissement cette fois, tout est net. J’ai faim. D’ailleurs quand ai-je mangé la dernière fois ? Pas depuis hier matin, si ce n’est plus si j’ai été dans le coaltar plusieurs jours ! Après ces pensées existentielles, je me rappelle le plus important : la présence de la femme que j’aime tout près de moi. Je rapproche le support de perfusion et me tourne vers elle. Seule sa tête tournée vers moi dépasse des couvertures. Son voile le plus fin a glissé pendant la nuit, laissant apparaître une oreille et quelques fines mèches frisotées. Ses cheveux sont toujours couverts par son bonnet de tissu blanc cassé, mais la racine de ses cheveux noirs tirés en chignon est visible au-dessus de son front dégagé. Les traits paisibles et l’insouciance de cette femme endormie ont quelque chose de touchant par rapport à son habituelle sobriété. Je passe mon bras gauche au-dessus de son ventre, empaume doucement son épaule. Je me rapproche un peu, son visage est tout proche du mien. Je détaille ses fines paupières fermées et leurs irrésistibles petites rides d’expression, j’ai envie de goûter ...
    ... son petit nez, d’embrasser ses lèvres finement ciselées. Je pose des petits baisers le long de sa tempe, sur sa joue si douce, puis derrière son adorable oreille. Je la sens frissonner, elle se réveille peu à peu. J’ajoute quelques bisous sur son front puis pose ma tête en observant ses paupières qui s’ouvrent doucement. — Bonjour, lui murmuré-je.— Bonjour… Mais… Elle se dégage violemment, se précipite hors du lit, attrape sa veste, l’enfile rapidement. Hébété, je la regarde s’enfuir de ma chambre sans se retourner. Je l’entends prononcer ces mots alors qu’elle disparaît : — Mais qu’est-ce que j’ai fait ! --ooOoo-- Je reste perplexe, me demandant ce qui s’est passé dans sa tête pour réagir ainsi. En tout cas, je n’ai rien à me reprocher, je n’ai pas du tout abusé de la situation. Peut-être aurais-je dû la réveiller de façon moins tendre ? Ça n’aurait pas changé grand-chose à mon avis, c’était simplement le fait de se retrouver dans le même lit que moi… Pourquoi d’ailleurs ? Elle n’y a pas été mise de force ! C’est peut-être pour cela qu’elle s’en veut, d’avoir eu ce moment de relâchement, de s’être endormie à côté de moi… Alors que j’étais assis, en train de choisir les mots à prononcer au retour d’Hanane, une interne est venue aux nouvelles : — Ah, mais vous avez refait surface ! dit-elle. Comment vous sentez-vous ?— Pas trop mal… J’ai une faim de loup !— C’est bon signe ! Je vais enlever votre perfusion… Voilà. Essayez de vous lever, pour voir ? Je le fais lentement, j’ai un ...
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