Joyeux Noël, Monsieur Booth ! - Histoires de Sexe

Joyeux Noël, Monsieur Booth !

... professionnelle venait de se dilater dans les limbes abyssaux du néant. Tout occupé à baiser… ou plutôt à me faire baiser par Clara, j’avais complètement oublié ma mission. Voilà qui était mauvais pour ma réputation. Adieu les clients fortunés, bye bye la voiture de sport rouge que je rêvais de me payer pour remplacer ma vieille Ford rouillée, au-revoir la collection de DVD d’Humphrey Bogart que j’avais vue sur un site d’enchères en ligne. Ma vie était foutue ! Mais d’un autre coté, une subite inspiration me vint à l’esprit et je me tournai vers Nooth. — Et vous, vous étiez où pendant ce temps ? Vous n’étiez pas censé faire une ronde ? Il détourna le regard, je marquai un point ! J’enfonçai le clou et me mis à exposer ma théorie en déambulant entre les rayons. — Voilà comment je vois les choses : Karen était partie aux toilettes, et je suis bien placé pour savoir que cela lui prend parfois plus d’une demi-heure, surtout quand elle emporte avec elle le dernier numéro de son magazine people préféré, numéro qui dépassait justement de son sac à main lorsque nous sommes arrivés ici. Il ne restait plus que moi et vous m’avez envoyé l’incarnation de la perversité en personne ; votre redoutable assistante plus délurée que jamais qui s’est jetée sur moi afin de me violer. Vous saviez que, en parfait gentleman, je n’oserais pas me battre contre une femme, et vous en avez profité pour escamoter le butin !— Don, intervint Karen, tu te trompes…— Non, non, aussi blessante que soit la ...

... vérité, elle éclatera au grand jour ! Je pourrais bien sûr fouiller les affaires de Nooth, mais je suppose qu’en homme prévoyant, il n’a pas planqué le magot d’une manière aussi grossière. La tache humide que j’aperçois sur son pantalon laisse d’ailleurs à penser qu’il a quitté furtivement le magasin pour aller dissimuler l’argent à l’extérieur, peut-être sous un tas de neige. Nous allons sagement attendre le jour pour aller explorer les alentours, et en attendant je demanderai à tout le monde de ne pas bouger d’ici. Afin de donner plus de poids à mes paroles, je dégainai mon Colt, prêt à faire face à une dérobade de l’infâme Nooth qui ne trouvait rien à redire à cela, se contentant de sourire bêtement. Mais Karen repris la parole : — Tu te trompes Don, Dob Nooth n’a pas volé la recette du magasin. Il était dans les toilettes avec moi, et cette tache humide sur le pantalon te donne une idée de ce qui a pu se passer. 25 décembre ; 3 heures 30 Je restais prostré dans un coin de la réserve, incapable de réfléchir. La situation était catastrophique : l’argent avait disparu, ma mission était un échec, et surtout ma propre assistante m’avait trahie, se laissant corrompre par mon plus grand rival. La colère m’aveuglait. Le sol semblait s’écrouler autour de moi comme si la faille de San Andreas si chère à ces surfeurs de Californiens venait de s’ouvrir sous le lac Michigan. Clara sommeillait assise par terre, Karen lisait son précieux magazine people et Dob Nooth allait et venait au ...