Mon enfer (2)
Datte: 06/01/2018,
Catégories:
Divers,
... porte au moindre bruit de pas dans le corridor, me prouve qu’il me faut guérir, que je dois franchir cette étape pour avoir une chance de revivre normalement. Je ne pense pas que c’est ici que j’ai une chance d’y parvenir. Du moins pas dans cet établissement. Dans ma tête je songe qu’il me faut bien vite réagir et trouver le plus rapidement possible un havre plus accueillant, un endroit qui n’appartiendra qu’à moi. Puis les images de cette folle journée, la première à l’air libre, me remontent comme autant de bulles qui viennent crever la surface de mon cerveau. Cette sensation d’avoir eu de nouveau des envies, des désirs, de ne pas être obligée de les camoufler aux yeux de gardiennes blasées, peu amènes parfois. En fonction de toute une liste de paramètres, elles pouvaient être très agréables, mais aussi trop souvent désobligeantes. La nature humaine est ainsi faite… elles ne sont qu’imparfaites à l’image de notre société. Cet homme charmant avec qui j’ai diné, qu’attend-il vraiment de moi, il n’a pas insisté alors qu’il s’est mépris sur les motifs de mon refus. En fait, j’aurais sans doute adoré être embrassée, être chouchoutée, mais c’est un poil trop rapide. Je crois que j’ai surtout besoin de me reconstruire de l’intérieur. Grégoire finalement est tout aussi seul que je peux l’être ! La seule différence c’est que tout m’effraie, tout me fait peur. Je cherche vainement un sommeil qui ne viendra pas. Combien de fois dans mon lit d’une place me suis-je tournée et ...
... retournée, épiant chaque miaulement d’une porte, chaque bruit qui ne me parait pas normal et cela ne me rassure pas ! Mon nouveau silence m’effraie ! Les premiers rayons du soleil levant m’ont frôlé avec les yeux grands ouverts sur ce monde des vivants. Je suis allée sans doute la première à la douche, et pour la première fois depuis des années je m’y suis rendue sans chaperon. J’ai pris tout mon temps pour savonner ce corps qui me paraissait sale, souillé par ces années perdues. Mes doigts ont osé retrouver des chemins oubliés, comme pour me rappeler que je pouvais encore espérer de beaux jours, pour me dire : « tu n’es pas complètement morte ». Alors je me suis souvenue et j’ai laissé errer mes propres mains, qui façonnaient des arabesques tendres sur mon corps. Elles ont, pour commencer, refait le tour de ma poitrine. Mes seins se sont vite rendu compte que cela pouvait encore les exciter. Les fraises au bout de chacun d’eux ne se sont pas privées de se mettre au garde-à-vous sous la pression d’un index et d’un majeur, aventuriers en diable. Puis quand la paume de la main tout entière s’est lovée sur mon corps, glissant depuis la frange qui sépare mes deux mamelons pour s’échapper vers mon ombilic, j’ai commencé à savourer cette chaleur intérieure qui m’envahissait. J’ai cependant toujours gardé un œil rivé sur la porte, de peur qu’elle ne s’ouvre violemment sous la poigne féminine d’une surveillante lasse d’attendre que j’aie terminé. C’est sous le jet tiède que j’ai enfin réalisé ...