L'incandescence des sens - Histoires de Sexe

L'incandescence des sens

... compagne d’être une seconde maman pour Louis. On se sépara. Et pour pouvoir assumer au mieux mon rôle de mère célibataire, j’ai quitté mon boulot de recherche et me suis mise à mon compte pour fournir une aide pour la traduction ou la rédaction d’articles scientifiques. C’est passionnant, car je suis toujours confrontée aux problèmes qui m’intéressent. Et cela me permet de me libérer quand je le veux pour m’occuper de Louis. Elle guette ma réaction, le regard un peu inquiet. — C’est la première fois que je me confie comme cela. Vous avez mis quelque chose dans le vin ? me lance-t-elle en riant pour surmonter son émotion.— …— Et vous, vous êtes aussi maître de vos horaires, me semble-t-il. Je peux savoir ce que vous faites ?— Oh moi, j’ai pour mission de rendre le sourire aux gens…— … ???— … sans même leur parler, sans même les voir… Je la laisse un instant face à l’énigme. Je veux poursuivre, mais suis coupé dans mon élan par un braillement. — Maaamaaan, Léa triche, beugle Louis en fonçant se réfugier chez sa mère.— Même pas vrai, répond Léa barricadée au fond du couloir.— Et pourquoi elle triche, Louis ? lui demande sa mère dans l’intention de résoudre le conflit.— Je lui ai jeté un boulet de papier et je l’ai touchée.— N’ai rien senti, bougonne Léa toujours au loin.— Ah ça, Louis, tu vas apprendre que c’est comme ça dans la vie. Souvent on pense qu’on n’a rien senti, qu’on dit qu’on n’a pas été touché. Mais c’est pas pour ça qu’on triche.— Et toc, baragouine Léa profitant ...

... du renversement de situation pour revenir triomphante vers nous. Et toc, dis-je en moi-même, comprenant la fine allusion. — Allez, viens Louis. Je crois qu’il est temps de rentrer pour prendre ton bain, manger et ensuite dodo. Je prends ton sac d’école. Tu fais la bise à Léa ?— Nan. Je fais pas la bise à une tricheuse. Haussant les épaules, Julie me fait comprendre qu’on va laisser aller. M’offrant une main énergique et un regard dont elle a le secret, elle me fait à nouveau entendre sa voix pleine de chaleur : — Il me reste à vous remercier et à vous dire à bientôt, Monsieur… Je l’interromps aussi vite : — Non Julie, pas Monsieur, mais Laurent… Et elle reprend, goguenarde : — Il me reste à vous remercier et à vous dire à bientôt, Monsieur… le prothésiste dentaire… Lui prenant la main et l’attirant vers moi, je lui souffle : — Bravo Julie, quelle perspicacité, vous méritez une récompense ! Et je lui dépose un petit baiser sur sa joue qui me semble rosir. — Merci Laurent, merci pour tout.— Au revoir Louis, à bientôt.— Au revoir Léa, merci d’avoir joué avec Louis. Et après avoir fait quelques pas, elle tourne furtivement la tête vers le perron, voit que je la fixe encore. Louis aussi se retourne, et tous deux, sans se concerter, font un petit signe de la main, l’un à Léa, l’autre à moi. — Dis papy, pourquoi la maman de Louis ne reste pas ici avec toi ?— Mais ma chérie, toi tu es déjà avec moi.— Oui, mais moi je vais rentrer à la maison. Toi, tu vas être tout seul ce soir.— Mais ...