Absence
Datte: 13/01/2018,
Catégories:
amour,
volupté,
revede,
nopéné,
Mes mains sur l’oreiller commencent à s’éveiller, se crispent sur le chat qui a élu domicile là pour la nuit. Sa Majesté s’en va en râlant, mordillant un doigt au passage. Pas les yeux encore. Chut, paupières, restez closes… Encore goûter à la pénombre, avant de percevoir que ce n’est pas de la vraie ombre bien nocturne. Encore entretenir l’état de semi-sommeil. Retenir les bribes d’inertie, replonger dans les fragments de torpeur, m’enrouler dans les lambeaux léthargiques. Un peu, juste un peu - Putain de réveil ! Sentir mon corps parvenir lentement à la conscience, encore encotonné. Le poids des draps. L’épaule au frais, découverte pendant la nuit. Et si j’allais pas bosser ? L’idée pétille dans ma tête. Des bulles de bien-être éclatent, je vois du bleu derrière mes paupières closes. Les fourmis dévoyées de la paresse débarquent à la queue leu leu dans mon corps. Mmmmmmmmm, pas bosser… Traîner au lit… Je me retourne, les yeux toujours scellés. Mes pieds trouvent une ouverture entre le doux des draps et le moelleux de la couette, sortent au frais, au libre, s’agitent rythmiquement pour me bercer, sentir l’air qui caresse. Une journée au lit, ça devrait être vivable… Mais voici les termites de la culpabilité qui se lancent à la poursuite des fourmis flemmardes, grignotant impitoyablement mon inconscience. Et puis le chat, qui saute sur mes orteils, ravi de l’aubaine, griffes en avant, pour jouer… Pffff, mes yeux s’ouvrent. Même pas drôle. Tsst ! Dégage, le chat ! Pour le ...
... plaisir, je pose la paume de ma main sur SON oreiller, le caresse. C’est soyeux, velouté sous mes doigts, comme une chatouille. Je plonge ma tête dedans, inspire… Son odeur n’y est plus. Au mieux, j’inhale quelques poils du chat. Tant pis. Je prends l’oreiller entre mes bras, en ronchonnant. Que c’est bon de sentir le gémissement de frustration monter dans la gorge, défroisser les cordes vocales ! Je me recroqueville. Mes jambes enlacent l’oreiller. Envie de douces caresses, de baisers au creux de la nuque, de sa main apaisante sur mon sexe ensommeillé, le doigt mutin, de son corps creusé enveloppant, contre mon dos arrondi enveloppé, les poils de son torse qui frôlent ma peau, l’effleurent d’abord, s’y impriment ensuite, sa dureté au creux des reins, me tourner vers lui, toucher sa peau, son visage, lui sourire, les yeux mi-clos, lui dire « Bonjour mon amour » tout doucement, pour ne pas user ma voix ni ses oreilles, garder la magie du coton, faire vagabonder ma main, me retourner à nouveau, pousser mes fesses vers lui, me caresser tout contre, provocante et indolente… Bon, ça suffit, je me lève. Je suis un peu dans le pâté. Je traînaille jusqu’à la cuisine, engloutie dans le brouillard. Rincer la cafetière, remplir d’eau, mettre sur le feu. Zut ! J’ai oublié le café. Pas moyen, au passage, de me frotter à son corps, de m’appuyer un peu à lui, la tête abandonnée contre son dos, entamer une deuxième nuit, l’entendre parler, rire, lui qui a l’esprit vif dès le réveil, qui se moque ...