Absence
Datte: 13/01/2018,
Catégories:
amour,
volupté,
revede,
nopéné,
... de mon regard hagard. L’odeur du café. Poivrée. C’est bon d’être presque réveillée. Ma tête est encore engourdie de nuit, mais mon corps commence à réagir. Je me pose dans une tache de soleil, assise par terre, les mains autour de la tasse. Pas bon, le soleil dans les yeux. Je tourne le dos. M’appuie au montant de la fenêtre ouverte. Pas dormir. Boulot - Saleté de conscience professionnelle ! Je bois. Le goût doux-amer envahit ma bouche. Je me réveille encore un peu. Je sens ma langue fourmiller -« C’est du marc, ton café ! ». Je lape une goutte qui s’évade sur la tasse. Trop lisse. Trop plat. Envie de sa rondeur douce, soyeuse, ma langue en conque posée sur lui. J’ai comme un creux dans la bouche. Penser à autre chose, vite. Je touche mes lèvres. C’est comme s’il y avait un poids sur elles, mais c’est celui du vide. Ma langue furète dans ma bouche, caresse les dents au goût de café, se plie sur elle-même, pour sentir les papilles frotter les unes sur les autres. Ça marche pas. Ses papilles sont nettement plus savoureuses ! C’est pas juste ! Je m’étire doucement, longuement, le bien-être caféiné, âcre et suave de la frustration s’effiloche dans mon corps. Mon cerveau ne pense plus, il n’est qu’un organe qui ressent. Le café titille les neurones, le plaisir m’envahit, me submerge, j’atteins un degré cosmique - C’est du bon café ! Mes sens s’éveillent tous, pointent leur nez, ressentent le matin. Je m’allonge par terre, dans le soleil, les yeux fermés. Mes bras se tétanisent ...
... et se détendent, pour mieux capter et renvoyer l’énergie, mes jambes se recroquevillent et se déploient, mon buste se tord. Je frotte mes yeux avec mes poings, tout doucement, pour sentir le contact avec les paupières, fraîcheur sur chaleur. Le soleil me caresse, un petit vent vient m’effleurer, frisant les poils, ça chatouille, c’est chaud, c’est bon, c’est doux, mon bassin se lève à la rencontre de la caresse. Allons bon, le chat débarque. Il se love au creux de moi. ’tention, hé, griffe pas ! Mes doigts s’enfoncent dans sa fourrure chaude. Je lui fais des bisous sur la tête, je frotte son menton, mes doigts jouent sur sa mâchoire, il ronronne. Je lui dis je t’aime, je l’appelle par son vrai nom, celui qui n’appartient qu’à nous deux, que je ne dévoile pas aux inconnus. Il finit par me trouver envahissante, se redresse et s’en va un peu plus loin, assis, la queue qui balaie, les yeux mi-clos, les oreilles tendues qui écoutent le soleil. Je tends le bras, et je touche sa fourrure. Il recule d’un poil. Tête de chat ! Il me regarde, l’œil innocent (Pourquoi elle râle ?), méprisant, un peu curieux, mais pas trop - Quand elle aura fini, elle me donnera à manger… Bon, ça va, j’ai compris, faut aller gagner les croquettes… Sous la douche, je jauge la lumière. Je ne pourrai jamais. Si seulement on pouvait occulter la trappe du plafond, qui laisse passer tout ce jour… Quelques bougies, et j’oserais. Me déshabiller, vite, pour ne pas changer d’avis. Me glisser sous la douche. Lui ...