1. Absence


    Datte: 13/01/2018, Catégories: amour, volupté, revede, nopéné,

    ... n’aurait rien vu, il me tournerait le dos. J’appuierais mon corps contre son dos, passerais mes bras autour de son ventre, les mains caressantes. Mais là, y a trop de lumière. Dommage. Bon, faut se calmer, là… Je rafraîchis l’eau pour finir de me rincer. Mmmmmmm, c’est bon. Ma peau se réveille, les pores se contractent, c’est agréable d’être réveillée ! Mes sens sont exacerbés. Je sens l’eau tiède glaciale, le parfum du gel douche envahit mes narines. Pour le plaisir, je sniffe son savon à lui. Mmmmm… Non non, vite, l’eau froide ! (Non, pas là, pitié, trop froid !) Sur le visage, ça coupe la respiration, je hoquète. Le chat trône sur les toilettes. Il me tourne le dos, m’ignorant impérialement. Je fais pffff en le regardant… Marrant, Monsieur l’Indépendant qui a besoin d’être à moins d’un mètre de moi pour m’ignorer ! Il bouge une oreille, à peine vexé. La serviette est rugueuse. Je me sèche avec délice, massage exfoliant, revigorant. La sécheresse raide de l’éponge absorbe peu à peu l’humidité, s’adoucit, s’assouplit. Je prends la crème hydratante dans mes doigts, et l’étale sur mon corps - Vite, vite, je vais être en retard, c’est les infos à la radio ! L’odeur qui lui plaît tant envahit la ...
    ... pièce. Je vérifie mes clefs. Un petit coup de speed dans le cœur, au souvenir du matin pressé où elles s’étaient perdues dans sa poche - Un jour, je le tuerai ! Le chat se faufile dans l’entrée, se couche devant la porte, mine de rien, comme par hasard. Je le vire du bout de la chaussure, il rouspète et va trucider un rouleau de sopalin. Mes talons claquent dans l’escalier, le manque de son baiser d’au revoir m’accompagne, chatouillant mes lèvres, le poids de ses mains sur les épaules, mes seins appuyés contre lui, ma tête au creux de son épaule. Ce soir, en attendant son appel, j’enfouirai mon visage dans un de ses tee-shirts, percevant son odeur, au-delà de celle de ma lessive. Je la laisserai m’envahir, je me ferai le film, pellicule en ombre et lumière, absence et présence, souvenirs et sensations, toute nue entre les draps, fatiguée de la journée, un peu drainée par l’absence, un peu saturée d’avoir tant éprouvé, les nerfs à vif, la larme qui débordera peut-être, dans l’attente. Il me manque, et pourtant, il m’environne, il habite en moi, autour de moi. Je pourrai même me permettre un coup de blues, il le repeindra en rose en me faisant rire. — Allo ? Ta journée s’est bien passée ?— Tu me manques… 
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