1. Dédale (2)


    Datte: 13/01/2018, Catégories: Divers,

    Chapitre indépendant du précédent. Je fuis les ombres à travers les arbres et les ronces. Une racine me retient le pied et me voilà au sol. Je me relève, nettoie ma robe d’un coup de main et observe les alentours. Les rayons du soleil traversent l’épaisse végétation, et d’un coup tout devient plus respirable. Je reprends mon souffle et gambade oisivement, cueillant une fleur par-ci, une fleur par-là. Comment suis-je arrivée là, au fait ? Peu importe. Les oiseaux chantent, les insectes bourdonnent, et un petit ruisseau coule tranquillement à deux pas. Je me dirige en sautillant vers le petit cours d’eau avec l’intention d’y tremper mes pieds. — Pourquoi portes-tu ce drôle de vêtement ? me hèle une toute petite voix. Je me retourne vers mon interlocuteur. C’est un petit lapin blanc tout mignon. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à mon lapin Pimpin que j’avais quand j’étais toute petite. La ressemblance est troublante ; pourtant, je suis sûre que ce n’est pas lui. Un beau jour, papa et maman m’ont dit qu’il s’était sauvé, et je ne l’ai plus jamais revu. De quel drôle de vêtement parle-t-il ? Je me sers de la surface de l’eau comme d’un miroir et m’aperçois, en effet, que je suis couverte d’une capuche et d’une cape rouges. Je ne sais pas pourquoi, mais mon reflet à l’air triste. — Je dois aller apporter des biscuits et un pot de beurre à mère-grand, crois-je me souvenir. Bizarre ; il me semblait qu’elle est morte il y a des années quand j’étais toute petite. Cependant, un ...
    ... panier apparaît à mes pieds. Je m’en empare. — Tu ne devrais porter rien que du blanc. C’est beaucoup plus joli ! — Oui, je tâcherai de m’en souvenir, lui souris-je. Et toi, où vas-tu ? — Moi, je vais à l’école. J’ai cours de plantage de carottes. Puis il sort de sous son doux pelage une montre à gousset. Il la regarde, et ses yeux s’écarquillent. Il semble soudain pris de panique. — Non, non, non ! s’écrie-t-il. C’est une catastrophe ! Je suis en retard. Je ne dois pas être en retard ! Et il commence à courir. Je lâche mon panier et me lance à sa poursuite. — Attends, petit lapin ! — Non, je suis en retard. Et méfie-toi parce que tu vas l’être aussi. Il ne faut jamais être en retard. Méfie-toi aussi du loup ! Il rôde dans les parages. À la mention de l’animal, un frisson me parcourt le dos. Mes pieds s’arrêtent de courir et le lapin finit par disparaître. Je fais tranquillement demi-tour et retombe sur le panier que j’avais précédemment abandonné. Je me souviens de ma mission. Je me mets donc en route, empruntant une allée dans les bois. Parfois je m’en éloigne pour partir à la poursuite d’un papillon ou pour aller cueillir une fleur élégante et ainsi constituer un joli bouquet que j’offrirai à mère-grand. Après plusieurs minutes de marche, me voilà arrivée à destination ; la maison de mère-grand se dresse devant moi. Les vitres sont ternes, les murs lugubres, et la cheminée crache une épaisse fumée noire. Je m’avance d’un pas nerveux et frappe à la porte. — Tire la chevillette ...
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