1. Dédale (2)


    Datte: 13/01/2018, Catégories: Divers,

    ... et la bobinette cherra, me fait une voix caverneuse sortant des entrailles de la maison. Je m’exécute et la porte s’ouvre. Je m’avance doucement à l’intérieur. Mère-grand est couchée dans son lit, sous un amoncellement de couvertures. — Mère-grand, je t’apporte des biscuits et un petit pot de beurre. — Approche-toi, mon enfant. J’obéis cette fois encore et avance de quelque pas. Mère-grand se redresse sur le lit. Elle est vêtue d’une cape et d’une capuche rouge similaire à la mienne. Son visage semble figé par un immense sourire et elle porte une fine barbe… ce n’est pas mère-grand ! — Professeur ? Que faites-vous là ? m’étonné-je. — Je t’attendais ; tu es en retard, mon enfant. — Je ne suis plus une gamine maintenant, m’offusqué-je. — Oui, c’est vrai. Tu es une femme à présent. Alors, montre-moi ce que tu m’as apporté. D’un signe de main, il m’indique de m’asseoir sur le lit à côté de lui. J’obéis. Les traits de son visage n’ont absolument pas bougé d’un millimètre lorsqu’il a parlé. C’est étrange. Il m’observe toujours avec un sourire à pleines dents et les yeux grand ouverts sans jamais cligner des paupières. Je sors le contenu de mon panier et le lui donne ; il le balance derrière lui sans même y jeter un coup d’œil. — Professeur, comme vous avez de grands yeux… — C’est pour mieux admirer ta beauté, ma chère, affirme-t-il en me dévorant du regard. Le compliment me fait sourire. Le professeur a toujours été gentil avec moi malgré mes difficultés dans sa matière. Je crois ...
    ... que je suis son élève préférée. — Professeur, comme vous avez de grandes mains… wpcwttug — C’est pour mieux te caresser, ma chère, répond-il en posant une main sur ma cuisse. C’est curieux, il ne s’est jamais autorisé ce genre de geste. Bien qu’étrange, ce n’est pas désagréable, alors je le laisse faire. — Professeur, comme vous avez une grande bouche… — C’EST POUR MIEUX TE DÉVORER ! hurle-t-il. Prise de panique, je sursaute et tombe du lit. Un rire affreux surgit de sa bouche. Le professeur pose sa main sur sa tête et s’arrache le visage. Apparaissent alors un museau poilu garni de dents acérées, deux yeux jaunes et des oreilles pointues. Le professeur a laissé place à un loup dans une cape rouge. Je cours jusqu’à la porte et l’ouvre, mais une dizaine de silhouettes toutes rouges m’attendent en embuscade. Je la referme violemment et cherche, d’un regard effrayé, une issue de secours. Je cours vers la cheminée et me glisse dans le trou. Me voilà à ramper dans un tunnel étroit. J’entends les hurlements du loup derrière moi. Des ronces sortent du sol et s’entourent autour de mes bras, tentent de me retenir. Je me débats, et finalement, bien qu’ayant les jambes et les bras lacérés, j’arrive à m’en défaire. Le tunnel s’élargit, ce qui me permet de me remettre debout. J’ai mal au ventre, comme si quelque chose me le tailladait. Je reprends mon souffle et explore les lieux d’un pas inquiet. Je pousse un cri d’horreur : le lapin blanc est allongé sur le sol, les yeux écarquillés et ...