1. Dédale (2)


    Datte: 13/01/2018, Catégories: Divers,

    ... ventre dépendant du numéro qu’elle représente. En peu de temps me voilà encerclée, des lances tendues dans ma direction. Je suis traînée jusqu’à une cour où siège sur un trône surplombant un grand escalier une petite dame obèse. Une couronne orne sa tête. C’est la reine de cœur. — De quoi est-elle accusée ? demande la reine. — De mauvaises notes et d’avoir cueilli les fleurs de votre jardin. — Pitié, je ne savais pas… m’expliqué-je. — Après ces preuves accablantes, je déclare l’accusée coupable ! énonce la reine d’une voix grandiloquente. Je la condamne à… « Pas la décapitation ! Pas la décapitation ! » prié-je en moi-même. — Je la condamne à sucer toutes mes cartes. — Quoi ? fais-je, surprise. « C’est quoi, ce délire ? Est-ce bien ce que j’imagine ? Je n’ai jamais fait ça, et encore moins avec des cartes à jouer ! » On m’agenouille de force et les cartes m’entourent. Quelque chose commence à pointer au niveau de leur entrejambe, comme une sorte de grosse épine. J’implore la clémence de la reine du regard mais je m’aperçois que quelque chose cloche avec son visage : un énorme sourire figé lui déforme la face. Les cartes resserrent le rang et se mettent à saigner. Le rouge qui colore leurs cœurs coule le long d’elles, comme si elles fondaient. Bientôt, chaque carte est remplacée par une mare pourpre grouillante. S’élèvent alors de ces mares des silhouettes rouges. La reine rit, et sa bouche s’ouvre en ...
    ... grand jusqu’à déchirer la grosse dame en deux. En sort un loup effrayant dans une cape rouge, canines prêtes à l’emploi. Je hurle de terreur et parviens à me faufiler à travers les créatures qui ont remplacé les cartes. Le loup se lance à ma poursuite. Je me réfugie dans un labyrinthe végétal, cours dans tous les sens sans savoir où je vais, un coup à gauche, un coup à droite, puis à gauche, encore à gauche et à droite. « Mince, c’est sans issue de ce côté. Vite, demi-tour ! » J’entends les hurlements du loup à deux pas d’ici. Il n’est pas loin. Le labyrinthe commence à se changer en dédale de ronces de plus en plus épaisses. Bientôt, les chemins deviennent quasiment impraticables et mon corps se trouve lacéré de toutes parts. Le sang coule le long de mes membres et imprègne mes vêtements. Une douleur me déchire le ventre. J’arrive cependant à m’extirper de la végétation. En courant, mon pied tape dans quelque chose. Je découvre avec horreur qu’il s’agit du cadavre du petit lapin qui a été éventré. Son magnifique poil blanc est maintenant teinté de sang. Des bras d’ombre font leur apparition et rampent vers moi. Je recule, paniquée, trébuche et tombe dans un trou noir. La chute semble durer une éternité. Je me relève finalement et observe les alentours. Me voilà dans une magnifique forêt. La chaleur des rayons du soleil me réchauffe la peau. Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, mais je souris… 
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