Le Fauteuil : L'objet
Datte: 07/07/2017,
Catégories:
fh,
bizarre,
policier,
fantastiqu,
fantastiq,
Il se réveille en hurlant chaque nuit. Son corps ruisselle de sueur dont l’odeur âcre emplit la chambre. Son cœur cogne dans sa poitrine. Sa respiration devient difficile. Douloureuse presque. Il semble manquer d’air dans la pièce. Il suffoque. Les premières fois, il croyait même être devenu asthmatique. Il n’en peut plus ! Chaque nuit, il est réveillé une dizaine de fois par d’horribles cauchemars qui le gardent éveillé un bon moment avant que le sommeil ne le terrasse et qu’un autre rêve tout aussi affreux le réveille encore et encore. Du coup, la fatigue est épuisante. Elle l’accompagne toute la journée comme une malédiction. D’ailleurs il est aujourd’hui convaincu que le mal qui l’afflige ne peut être qu’une malédiction. oo00oo Thomas est un jeune cadre de trente-huit ans que les employés de la boîte de transport apprécient, même si certains l’affublent parfois de quolibets désagréables en sirotant une boisson chaude à côté de la machine à café. Un jour, Thomas change. Il n’est plus le même. Il est désagréable, se permet de faire valoir à des employés, avec lesquels il avait des relations cordiales auparavant, qu’il est leur supérieur hiérarchique. Au début, ils ont mis ça sur le compte d’une dépression. « Vous avez vu les cernes sous ses yeux ? » répète quotidiennement Sophie, la secrétaire à l’accueil, avant de parler des tremblements qui agitent ses mains. « Il doit prendre des médocs… » est l’autre phrase que prononce Véronique, la DRH ! La plupart des autres ...
... salariés pensent comme Sophie et Véronique ! Thomas est leur sujet principal de conversation. Mais d’autres, plus conciliants, le plaignent : « Ce n’est pas facile d’être cadre. », « Il doit faire une dépression. », « La pression de ses supérieurs hiérarchiques… » Puis arrive le jour qui fait que tout le monde oublie Thomas et ses sautes d’humeur, sauf Bernard, le comptable. oo00oo Les conversations des employés tournent maintenant autour de la petite Julia, la stagiaire embauchée pour l’été (« encore du piston » répètent inlassablement certains des employés) qui, un jour, ne se présente pas au travail. Les employés n’ont pu s’empêcher de critiquer le manque de sérieux dont font preuve les jeunes, surtout quand ils ont appris qu’elle n’avait même pas pris la peine de téléphoner pour s’excuser de son absence. Trois jours plus tard, M. Fauchard (le grand patron) annonce que Julia n’est pas rentrée chez ses parents et que la police a été informée de sa disparition. Il ajoute que les forces de l’ordre risquent de venir interroger le personnel auquel il demande de se montrer coopératif. oo00oo La disparition de Julia affecte tous les employés. Personne ne comprend pourquoi elle a pu fuguer, dans le meilleur des cas. Tous envisagent le pire. Elle a parlé à certains des employés de sa famille avec laquelle elle semble avoir de bons rapports. Elle a l’air d’être une fille bien, comme on dit. Polie, toujours un large sourire accrochée aux lèvres quand elle vous adresse la parole. À l’écoute. ...