1. La Muse (14)


    Datte: 10/02/2018, Catégories: Hétéro

    La vengeance La nuit qui suivit fut agitée. Ma tête était envahie par mes pensées, mes crises de conscience, mes interrogations ; je me perdais. Jusqu’où cela m’emmènerait-il ? N’allais-je pas faire une bêtise ? Maman ! Il fallait que je lui demande ; je l’appellerai le lendemain. Tout compte fait, je ne l’ai pas appelée : j’ai décidé seule. Le lendemain était un dimanche, et le dimanche, pour servir au bistrot, je mettais une tenue sexy : minijupe, chemisier blanc, dessous noir et escarpins à talons courts. Comme tous les dimanches, monsieur Georges venait prendre son petit déjeuner, et souvent le dimanche Cécile passait avec son copain et parfois quelques amis pour prendre l’apéro accompagné d’une planche de charcuteries. Monsieur Georges était arrivé plus tard que d’habitude, pimpant, impeccablement habillé, l’œil pétillant et le sourire aux lèvres, un paquet sous le bras : à la forme, c’était un tableau emballé dans du papier kraft. Comme à l’accoutumée, je l’accueillis et l’accompagnai à sa table habituelle. — Bonjour, Jennifer. Bien dormi ? — Bonjour, Monsieur Georges. Non, j’ai mal dormi. — Des soucis ? — Non : des interrogations. — Ah ! Tu n’en vois désolé. On peut se faire la bise ? — D’accord. Pour la première fois il me faisait la bise, sous les yeux écarquillés de Francis. — Comme d’habitude, café croissant ? — Et une chocolatine, s’il te plaît : j’ai faim. — Très bien, Monsieur Georges. D’autres clients étaient arrivés en terrasse. J’en profitai pour prendre ...
    ... les commandes ; une fois en salle, j’interpellai Francis : — Francis ! Un café, un croissant et une chocolatine pour monsieur Georges. Pour la cinq : deux cafés, un café-crème, un grand chocolat, un jus d’orange et cinq croissants. Pour la deux : deux petits déjeuners complets. Merci. Derrière le bar, c’était la valse des tasses ; les préparations s’enchaînaient. Le temps de débarrasser deux tables, le café de monsieur Georges était prêt. Je le lui apportai. — Merci. Quand tu auras un moment, tu pourras venir me voir ? — Oui, dans deux minutes. Je continuai mon service et retournai voir monsieur Georges qui me tendit le paquet. — Merci ; c’est pour moi ? Qu’est-ce que c’est ? — Vas-y, ouvre. Je me doutais que c’était le tableau de la veille et, effectivement, c’était bien moi. Il l’avait terminé, fait les ombres. Il m’avait fait un regard espiègle et un sourire coquin. En bas, sa signature. — Il te plaît ? Je ne lui ai pas donné de nom, je ne sais pas quoi mettre. Instantanément, je sus quoi mettre. — Vous avez un fusain ? Il m’en tendit un, et sur le bas du tableau, au dessous de sa signature et avec ma plus belle écriture, j’inscrivis ceci : « Jennifer, ma Muse » et lui tendis le tableau. — Monsieur Georges, ce nom vous convient-il ? lui demandai-je en lui rendant le tableau. Il regarda le bas, me regarda à nouveau, posa le tableau sur une chaise et se leva en me tendant les bras ; je ne pouvais refuser cet appel. Il m’a serrée très fort dans ses bras ; cette étreinte était ...
«1234»