1. La Muse (14)


    Datte: 10/02/2018, Catégories: Hétéro

    ... délicieuse. — Merci, merci beaucoup, Jennifer. Une fois de plus il m’avait touchée, et cette attirance indéfinissable pour lui était revenue. Lorsqu’il m’avait serrée dans ses bras, je me suis sentie comme prisonnière, totalement à sa merci. Francis me demanda ce que j’allais faire du tableau, et quand je lui répondis qu’il serait bien dans ma chambre, il me suggéra de l’exposer dans la salle du bar. — Tu es fou ! Je ne vais pas rester les miches à l’air devant les clients ! — Jen, c’est de l’art. Tu sais, si tu veux qu’on te remarque, il n’y a pas meilleur endroit. Et puis montrer tes miches – fort jolies d’ailleurs – il va falloir que tu les montres, et le reste aussi. Alors autant commencer maintenant, non ? — Tu as raison, Francis ; accroche-le au meilleur endroit. Le succès fut presque immédiat. Les habitués remarquèrent dès qu’ils entraient dans le bar que j’étais accrochée au mur ; il est vrai que la réalisation était très réussie. Quand Francis s’aperçut que des clients prenaient le tableau en photo, il scotcha au mur une affiche : « Par respect pour l’artiste, merci de ne pas prendre de photos. Vous pouvez demander au bar pour en obtenir une copie. » J’appris beaucoup plus tard que Francis en avait fait tirer des lithographies qui étaient vendues ; monsieur Georges lui avait demandé de mettre l’argent sur un compte à mon nom. Dans l’après-midi, Cécile, Bruno et un couple d’amis à eux sont venus boire un pot. Comme il faisait beau, ils s’installèrent en terrasse. ...
    ... Cécile m’interpela : — Jen ! Après un coucou et la bise, elle me dit : — J’ai un truc à te dire ; attends, je reviens et je t’en parle. Elle disparut aux toilettes et, le temps de servir trois tables, elle revint. — Jen, dis-moi, c’est toi sur le tableau dans la salle ? — Oui, pourquoi ? Il n’est pas beau ? — Pas beau ? Tu plaisantes : il est magnifique ! C’est qui qui a fait ça ? Hé, allez voir dans la salle à droite. Dès que Bruno et ses amis furent partis m’admirer, je la mis au courant : — Oui, j’ai rencontré un artiste et il m’a proposé de faire le dessin. — Mais dis-moi, « Jennifer, ma Muse », c’est toi aussi. Il t’a demandé ça ? Et tu as accepté ? — Oui, pourquoi ? — Bah, c’est un peu « space » d’être une muse ; tu sais en quoi cela consiste au moins ? — Écoute-moi, je sais ce que c’est, et je sais aussi où je vais ; je ne suis plus une gamine, maman ! — Ne te fâche pas ; je disais cela pour toi, c’est tout. Et je suis vachement contente pour toi ; si c’est ce que tu veux, tu vas t’éclater. Au fait, je suis venue car j’ai une bonne nouvelle. — Ah oui, t’as gagné au loto ? — Non : Caro est passée au salon. Elle a rendez-vous demain, entre midi et deux, pour son soin gratos. Tu es de repos ? — Oui, cool, je vais m’occuper d’elle… — Ne la bousille pas ; elle n’y est peut-être pour rien. Elle n’a l’air pas bien méchant ; un peu paumée, peut-être. — OK pour demain midi : je serai là. — Comme prévu, je la branche sur un massage et ensuite tu te débrouilles ? — Oui, on fait comme ...