Section TG (3)
Datte: 24/02/2018,
Catégories:
Transexuels
... des comprimés. Des amphétamines et quelques produits dopant. Mais surtout des hormones féminines. Vous n’avez peut-être pas fait attention mais vos seins ont pris un peu de volume, et pas seulement par la musculation, vos cheveux ont changé d’aspect et votre peau est plus douce. Et avant que vous ne vous réveilliez, on vous a fait une épilation au laser. Dans trois mois, vous allez subir votre première pose d’implants mammaires. En attendant, vous allez vous familiariser avec la lingerie, les jupes, le maquillage et les talons hauts. Des questions ? On ne sut quoi dire. Des questions ? Bien sûr qu’on en avait. Des milliers ! Mais aucune ne sortit de notre bouche. — Parfait ! Suivez-moi. On prit l’ascenseur et cette fois, ce fut pour monter. Sixième et dernier étage. On parcourut un long couloir vers une porte où était collé la plaque « Section TG ». Mais au lieu de trouvé une chambre commune, c’était tout un appartement qui nous était réservé. Une cuisine, un grand salon et quatre chambres avec salle de bains privée. Et la vue sur le périphérique parisien. Je crois qu’on pensa tous en même temps à Fabien. — Vous avez des nouvelles de Fabien ? demandé-je. — Fabien est sur la touche. Il ne reviendra pas. C’est tout ce que vous avez à savoir. Elle nous attribua une chambre à chacun. — Je vous laisse découvrir votre nouvelle garde-robe. Et vote nouvelle identité. Ah, autre chose. Vos tablettes sont débloquées. Vous avez accès au web désormais. Ma première tentation fut de me ...
... précipiter sur la tablette. Mais je fus surtout attiré par une enveloppe kraft posée à côté. A l’intérieur, un badge au nom de Malika Laffont, mais sans photo et un document, à l’entête de la république française. Il attestait de mon changement d’identité. Thierry Laffont était décédé dans des circonstances tragiques pour renaitre sous le nom de Malika. J’allumais la tablette. Les dossiers sur nos cours étaient toujours là, Le dossier RIP aussi. Comme pour nous rappeler que notre ancienne vie était définitivement terminée. Je regardais la date avec appréhension : 26 mai 2016. Finalement, mon calendrier n’avait que dix jour de retard. Je cherchai une rétrospective des événements écoulés depuis. Les attentats de Charlie Hebdo, le crash volontaire de l’Airbus dans les Alpes, la montée de Daesh et ses exactions sanglantes, la coupe du monde de rugby, les attentats du Bataclan et de Bruxelles, la déroute de la gauche aux régionales et la montée en puissance du FN. A survoler toutes ces informations dramatiques, je me demandai s’il n’aurait pas mieux valu que je reste dans l’ignorance. Ecœuré, j’éteignis la tablette pour ouvrir mon armoire. Sur les cintres, des vestes, des chemisiers, des jupes, des pantalons. Dans les tiroirs, de la lingerie. Au sol, les escarpins réglementaires et des chaussures à talons plus ou moins hauts. Moi qui avais souvent maté les femmes dans les transports en commun, voilà qu’à mon tour j’allais devenir l’une elles. Et qui sait, à mon tour j’allais être ...