Peur et désir
Datte: 01/03/2018,
Catégories:
fh,
fplusag,
extracon,
Collègues / Travail
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Oral
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... Cadaqués, sur la côte catalane espagnole.— C’est un beau coin…— Mais seul avec moi, j’en doute. Il me dira qu’il a trop de travail à l’usine et avec son personnel d’encadrement.— C’est dommage. Bernadette parle, elle ne veut plus s’arrêter. C’est à une confession très intime à laquelle j’ai droit : — Quand je demande quelque chose à mon mari, il n’a jamais le temps de m’écouter. Je fais toujours tout, toute seule. Et pourtant je travaille autant que lui à l’usine. Par contre, quand madame Maria Pelosa, la responsable du bobinage, lui demande la moindre chose, là il trouve toujours tout le temps nécessaire. Je n’ose pas demander à Bernadette si cette Maria Pelosa n’est que la responsable du bobinage pour son époux. Mais comme elle n’attend aucune réponse de ma part, elle poursuit : — C’est une femme qui sait s’y prendre aussi bien avec les hommes qu’avec les femmes.— Qu’est-ce que vous entendez par là ?— Elle est très conciliante avec les hommes, sauf avec son mari qui a divorcé. Elle est très autoritaire avec les femmes qui sont sous ses ordres, et c’est une peste avec les autres femmes.— Ça alors…— Mais c’est un des piliers de l’usine de Castres, elle mène son atelier à la baguette, et mon mari est à genoux devant elle. Elle poursuit par : — L’herbe est toujours plus verte et plus tendre dans le pré de la voisine. Et conclut par : — Dans la vie il y a des femmes qui savent faire et d’autres qui ne savent pas. Maria sait faire, mais moi visiblement je ne sais pas. ...
... Manifestement, Bernadette vient de me dire tout ce qu’elle a sur le cœur. — Mais que vous êtes pessimiste ! me vois-je obligé de lui lancer.— Non ! Pas du tout, Philippe, je suis réaliste. Cette fois-ci, il n’y a plus photo. Maria Pelosa est la maîtresse du patron, et certainement depuis longtemps. C’est pour cela qu’il éloigne son épouse au maximum. Mais Bernadette a trop de « merde dans les yeux » pour s’en apercevoir… à moins qu’elle se voile la face volontairement pour des raisons de statut social, de « qu’en-dira-t-on » ou autre. En entrant dans ce restaurant, s’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas de la part de Bernadette, c’est à cette confession, à ce grand déballage. En moins de dix minutes, elle m’a livré toute son intimité et tout ce qu’elle a gardé sur elle depuis si longtemps. Mon aventure avec Mélanie, qui me fait considérer comme indisponible par lavox populi, me met face à une double évidence. La première est que le patron me confie son épouse en toute confiance, car pendant ce temps-là il a quartier libre avec sa responsable du bobinage, Maria Pelosa. La seconde est que cette même épouse se confie à moi en toute confiance, car elle doit penser que seules les jeunes femmes m’intéressent et que je ne cherche pas à la draguer, ce que visiblement elle aurait souhaité. J’en deviens le jeune ami éphémère ou le jeune confesseur d’un jour en quelque sorte. Notre salade-repas étant terminée depuis plusieurs minutes, notre discussion est interrompue par le ...