Un homme heureux
Datte: 05/03/2018,
Catégories:
Collègues / Travail
amour,
Oral
fsodo,
... m’ont dit de leur amener dès que je pourrai.— Bien, j’y vais. J’entre dans la cour. Le gendarme que j’ai vu ce matin me dit que l’on m’attend dans le bureau. Un officier en uniforme tente de consoler une jeune fille en pleurs. Elle me regarde quand j’entre. À nouveau, j’ai un choc, elle est l’exact portrait de Caroline, en plus jeune. C’est à elle que je dois remettre la lettre. Je dépose la serviette de cuir. L’officier examine son contenu. La demoiselle demande si elle peut voir une dernière fois les membres de sa famille. Le gendarme hésite, je propose de l’emmener à l’hôpital. À mon grand étonnement, il accepte. Caroline a tout prévu, elle veille sur nous. La jeune fille monte à mon côté. Les corps de ses parents sont chacun dans un tiroir. L’employé tire ces derniers comme s’il s’agissait de ceux d’un bureau. Pour la dernière fois, je revois Caroline, toujours aussi belle. Et le plus terrible, il me semble qu’elle me sourit comme pour me remercier. Je demande à la jeune fille où veut-elle que je la ramène. À l’hôtel, me dit-elle, son oncle viendra la chercher. À peine entrés, le concierge me remet la clé de la chambre. Nous montons au deuxième étage et j’ouvre la porte. Je la suis dans la chambre et lui remets l’enveloppe. — Mais qu’est-ce que c’est que ça ?— Ouvrez et lisez. Après avoir lu une page, elle me demande de la laisser seule. Pas un mot de plus. En retournant au garage, je m’arrête chez un photographe pour faire développer la pellicule. Il me garantit que je ...
... l’aurai en fin de journée. En arrivant, je vais rendre compte de mon déplacement. Jacques me remercie en me regardant d’un air triste. Je comprends qu’il est au courant de notre rupture. Mais il n’a pas envie d’en parler. Plus jamais nous n’avons évoqué le nom d’Isabelle. Le soir, je vais chercher le tirage de mes photos. J’ai des monuments, des jardins, des statues, mais aucune trace de ma compagne. On ne photographie pas les esprits. J’ai repris le travail au garage. Plus aucune attache, plus aucun but si ce n’est de sortir et draguer quelques fois, et surtout de m’améliorer dans mon travail. À chaque nouvelle voiture qui arrive sur le marché, j’étudie la documentation afin d’être prêt si j’ai à la réparer. J’ai pris goût à cette pratique et maintenant je cherche le maximum de renseignements pour mon compte personnel. De ce fait, Jacques me confie les travaux les plus délicats. Depuis plus d’un an je tente d’essayer d’oublier Isabelle. Mais je n’y arrive pas. Un jour, Jacques m’appelle dans son bureau. — Bernard, je dois te dire une chose, Isabelle se marie dans quinze jours.— Avec Grégory ?— Oui. Je dois t’avouer qu’il ne me plaît pas, je n’ai pas une bonne impression. Tu es invité, acceptes-tu de venir à la cérémonie ?— Pas question, le garage restera ouvert et je m’occuperai de tout. Tu lui transmettras toutes mes félicitations.— Je te remercie. Maintenant, elle est définitivement perdue. J’avais espéré son retour, je lui aurais tout pardonné, je l’aimais. Je me noie dans ...