L'amant intouchable
Datte: 16/03/2018,
Catégories:
fh,
bizarre,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Masturbation
Oral
nopéné,
ecriv_f,
Je l’ai rencontré un jeudi soir, quelques mois après la fin de la guerre, dans une taverne près de l’entrée de la vieille ville. Une sorte de cave enfouie sous les murailles, glauque à souhait, mais où la bière n’est pas trop mauvaise, pour un prix presque raisonnable. Jules. On s’est retrouvé assis à la même table, parce qu’il était avec un de ses amis qui connaissait un ami de l’ami avec qui j’étais venue, quelque chose dans ce goût-là. Ou, plus simplement, parce que l’alcool crée le contact. Je l’ai tout de suite trouvé beau, je suis attirée par les gueules un peu étranges. Plus grand que moi - qui suis grande -, des cheveux noirs de la même longueur que sa barbe de deux jours, des yeux verts très fins, un peu bridés et très cernés, un long menton osseux, des traits durs, anguleux. Un nez un peu de travers, un peu trop long. Une seule touche de douceur, sa bouche. La lèvre supérieure très marquée, ondulant comme une vague. Je ne lui parlais pas, et lui ne parlait à personne. Son ami faisait partie de cette catégorie de personnes qui forcent les autres à déballer leur vie grâce à une capacité à l’écoute surdéveloppée. Et moi, je suis une cible facile pour ce genre d’individus, je me dévoile trop facilement. Alors j’ai parlé, parlé de religion, parlé de l’armée, de la guerre, et puis il a commencé à me faire parler de moi, alors, de mes amours et de mon cœur qui avait un peu envie qu’on lui foute la paix, de mon cœur qui en avait marre d’être mon premier centre d’intérêt, je ...
... lui disais qu’il y avait tellement de belles choses à voir, à faire, mais que j’étais incapable de me tourner sur autre chose que ma petite personne, mes petites douleurs, futiles, passagères… Je me suis retournée vers lui, Jules. Il me regardait, l’air absent et observateur tout à la fois. Il m’a donné l’impression d’être quelqu’un qui regarde passer sa vie comme d’autres assistent à une pièce de théâtre. Observateur, cynique et blasé. Il n’avait pas l’air très vieux, mais il avait l’air d’en avoir vu passer pas mal. Pas mal de quoi, je ne le savais pas vraiment. Et dans son visage, il y avait quelque chose qui me faisait mal, quelque chose qui n’était pas insensible, quelque chose qui avait l’air de se battre. — Je ne suis pas très mystérieuse, c’est agaçant, ai-je dit à son ami. Et là, c’est lui, Jules, qui m’a répondu, parlant pour la première fois depuis mon arrivée. — Pourquoi tu voudrais être mystérieuse ?— Pour que les gens aient encore des choses à découvrir.— Les gens qui sont mystérieux le sont sûrement pour cacher leur crétinerie.— Vraiment ? Alors tu dois cacher ta crétinerie ? Il a ri, un rire amer. — Moi, je ne suis pas mystérieux. J’ai rien à dire, c’est tout. Aucun mystère là-dedans.— Si tu ne dis rien, c’est que tu penses, et tu dois penser à plein de choses. Intéressantes ou pas, j’en sais rien, mais tu restes mystérieux.— Et toi, quand tu parles, tu penses jamais à autre chose ? Et qu’est-ce qui te fait penser à tout ça ? Pourquoi tu racontes tout ça ? Tu ...