L'amant intouchable
Datte: 16/03/2018,
Catégories:
fh,
bizarre,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Masturbation
Oral
nopéné,
ecriv_f,
... vois… T’es mystérieuse. Tu dois être conne. Il a ri, un rire froid, mais sa remarque était du ton de la plaisanterie. — Ouais, je dois être conne.— Une conne très appréciable à écouter. C’est déjà ça. Il n’a rien dit de plus, la conversation a été détournée par je ne sais plus quel fanatique de je ne sais plus quel film. Je n’étais pas en pleine forme, un peu fatiguée, bien que mes vacances d’été aient commencé trois semaines auparavant. Vers deux heures, je me suis levée et j’ai dit au revoir aux autres. Je ne l’avais pas remarqué, mais Jules m’avait suivie. Il m’a interpellée à la sortie. — Adèle ! Je peux faire un bout de chemin avec toi ? Il m’a suivie, puisque j’avais répondu oui. — En fait, moi c’est Jules.— Je sais. On a été présenté tout à l’heure, tu t’en rappelles pas ?— Non. Je ne faisais pas attention, j’imagine.— C’est pas grave.— Alors comme ça, tu étudies la photographie…— Oui, mais j’ai assez parlé de moi pour ce soir. Je ne sais rien sur toi. Il a ri, encore ce rire amer, cette fois avec comme une petite mélodie de folie. J’ai frissonné. — Tu veux que je parle de moi ?— Oui.— Si je commence, je ne vais pas m’arrêter avant un bon moment, et tu n’auras que deux choix: faire trois fois le tour de la ville en ma compagnie ou venir chez moi.— Alors on va déjà visiter un peu le coin…— D’accord. Donc tu veux savoir ce que la vie fait de moi… Un étudiant en lettres, il y a quelques années. J’ai fais les trois premières années d’université, et puis j’ai été ...
... recruté. J’étais un bien mauvais soldat, indiscipliné, pas assez concentré, mais j’étais ni fou ni en trop mauvaise condition physique. Alors voilà, on m’a balancé dans la grande boucherie. Je pensais pas qu’ils arriveraient à faire de moi un tueur, mais c’est fou ce que les coups de bâton et le pain sec et tout ce genre de trucs, ça éduque. Il parlait d’une voix monocorde, un peu lasse, aussi amère que son rire, avec des résonances de violence, la violence tenue en laisse, contenue, comme un chien pour lequel le seul moyen de ne pas mordre est d’être muselé. — Alors voilà. J’ai tué des types tout aussi paumés que moi. J’ai vu mes amis mourir sous mes yeux, et le pire, dans tout ça, c’est que c’est pas le plus terrible. Le pire, c’est de les envier, ou d’être soulagé que ce soit fini pour eux. Je sais pas pourquoi on continue à vouloir vivre comme ça, je peux pas comprendre ça. Je crois pas qu’on puisse comprendre. J’ai tué parce que je voulais en finir avec la guerre. Et parce que quand un camp est attaqué, c’est soit eux soit nous. On fait pas vraiment le choix, on se défend, c’est tout, c’est l’instinct de survie. Et puis si on n’attaque pas les premiers, c’est eux qui le feront. Mais j’ai pas tenu longtemps. J’ai fini par tabasser un officier, je sais plus pourquoi. Je sais pas si je savais. J’ai pas tenu. Je l’ai pas mal amoché, et comme c’était un officier, j’ai fais de la taule. Après un peu plus d’une année de guerre, j’ai fait deux ans de prison. Ça aurait été mieux, la ...