L'amant intouchable
Datte: 16/03/2018,
Catégories:
fh,
bizarre,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Masturbation
Oral
nopéné,
ecriv_f,
... prison, si j’avais pas eu les souvenirs. T’es dans une pièce de quatre mètres carrés avec rien d’autre à faire que de laisser défiler devant tes yeux les images qui te… Les images qui… Enfin, la guerre. Rien d’autre à faire qu’une longue et pénible introspection. Je suis devenu fou. J’ai été interné.— Fou ?— Raisonnable, en fait. J’ai aligné les tentatives de suicides, je me mutilais, pour faire passer la douleur, tu comprends ? Et je mangeais plus. Comme c’est pas vraiment plaisant, les machines à gaver qu’ils ont à l’hôpital, j’ai fini par manger quand même un peu. Mais j’étais toujours fou. Ou plutôt, je savais pas contenir ma folie. Ils m’ont appris à faire ça, maintenant. Je la contiens.— Mais être suicidaire, ce n’est pas de la folie, je ne comprends pas.— Non, c’est qu’il n’y avait pas que ça. Je me déconnectais de la réalité, assez souvent je… Je croyais que j’étais ailleurs. Je me revoyais à la boucherie. Je me revoyais en train de tenir un ami mort entre mes bras. Je me revoyais… Bref. J’ai été hospitalisé. Médicamenté, surtout. Je veux rentrer chez moi. Tu viens ?— Chez toi?— Ben oui. T’inquiète pas, je veux pas te baiser. Je peux plus, de toute manière.— Tu ne peux plus ?— J’ai encore tout ce qu’il faut pour, mais… J’ai essayé quelques fois, depuis que je suis sorti, et ça a pas marché. Je bande plus. Pathétique, non ?— Et tu sais pourquoi ?— Parce que je ne supporte pas de toucher les autres. Ça me fait… C’est difficile à expliquer. Une fois que des mains ont ...
... tenu un fusil, elles peuvent plus l’oublier. C’est les mains qui ont tué, et tu les poses sur quelque chose, enfin quelqu’un de… Tu deviens salissant. C’est dégoûtant, je veux pas réessayer de faire ça. On dit que ça remonte le moral, mais c’est faux. C’est paralysant. J’aime même pas y penser.— T’as du thé, chez toi ?— Ouais, je dois avoir ça. C’est à deux rues d’ici.— Et sinon, à part la guerre et tout ce qui en a découlé, qu’est-ce que tu dirais ?— À part la guerre ? Je suis plus rien. Ils ont tué tout ce que j’étais avant, pour que je puisse tuer.— Alors tu étais quoi ?— Un étudiant. Je… J’aimais… Il déglutit avec peine avant de continuer. — Je m’en rappelle pas bien. Et j’aime pas trop essayer.— Et tu as quel âge ?— Vingt-cinq. Et toi ?— À ton avis ?— Je sais pas. Vingt-et-un, vingt-deux…— Dix-huit. Il m’a fait entrer chez lui, c’est-à-dire un tout petit appartement dans un immeuble subventionné par l’Etat. Il m’a fait du thé, et pour lui du café. Il n’y avait qu’une seule pièce qui lui servait à la fois de salle à manger, de cuisine et de chambre. Il avait quand même une salle de bain avec une douche et des toilettes, ce qui m’est presque apparu comme un luxe dans un tel appartement. Il s’est assis à sa petite table, en face de moi, a posé ma tasse devant moi et a entamé la sienne. Il m’a regardé droit dans les yeux pendant un moment. Je n’ai pas osé lui demander d’arrêter. — Plein de types doivent tomber amoureux de toi, non ?— Non. Pas vraiment. C’est plutôt moi qui ...