1. La Muse (12)


    Datte: 16/03/2018, Catégories: Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... quoi ? — Pour commencer, il serait bien que tu changes de chaussures, car ce soir tu risques d’avoir des ampoules et un mal de pieds épouvantable. Ensuite il me renseigna sur le fonctionnement. Dans un premier temps, il faudrait que j’arrive à assurer le service ; lui fera les préparations et la caisse. Ensuite, suivant comment je fonctionne, les choses pourraient évoluer. Cela me convenait parfaitement. J’avais un boulot, j’étais ravie. Il m’expliqua aussi qu’il faudrait que je retienne le nom de certains clients réguliers et leurs habitudes. Il me présenta à un client : — Monsieur Georges, je vous présente Jennifer, ma nouvelle serveuse. Monsieur Georges leva le nez du cahier sur lequel il écrivait, me regarda de la tête aux pieds, se leva et me tendit la main ; je lui offris la mienne. Il me fit un baisemain avant de se rasseoir. — Enchanté, Mademoiselle Jennifer. J’étais à mille lieues de penser que ce monsieur Georges allait provoquer chez moi des bouleversements psychologiques incroyables. Cet homme imposait le respect ; il devait avoir deux fois et demi mon âge et semblait sortir de la Belle-Époque. Sur un visage un peu rond, une chevelure abondante tombait sur ses épaules et cachait ses oreilles avec d’épaisses rouflaquettes. Sur son nez, de petites lunettes rondes cachaient des yeux foncés, marron peut-être. Sous son nez, une jolie paire de moustaches fines, étirées en deux cercles à l’extrémité entortillée sur elle-même, sans doute à force de les enrouler autour de ...
    ... ses doigts. Ça lui donnait un air de grand homme, intello, peintre, écrivain ou je ne sais quoi. Toujours est-il que j’étais totalement subjuguée à sa vue, sans doute aussi à cause de sa tenue : il portait une chemise à carreaux, une veste pied de poule presque trop courte et un pantalon en velours à bretelles ; ses vêtements semblaient sortir d’une malle venue tout droit du Titanic. C’est cela : j’avais vu des hommes habillés de la sorte dans le film. Francis m’expliqua que monsieur Georges venait tous les matins prendre son café avec un peu de lait et un croissant ou une chocolatine ; il valait mieux le lui demander. Parfois il restait la matinée entière assis à cette table ; c’était sa table. Si à onze heures il demandait une anisette, c’est qu’il mangerait là. Il avait un compte et payait en général à la semaine ; ne demandait jamais le décompte : il faisait confiance. Francis m’indiqua aussi que monsieur Georges était écrivain, poète et peintre, et que si j’arrivais à l’apprivoiser, il pourrait m’emmener au-delà de toutes mes espérances ; mais il me faudrait de la patience et du tact. La journée se passa à merveille ; j’étais claquée mais contente. Francis me fit signer un contrat en CDI. Comme j’habitais un peu loin et qu’à cause des bouchons je risquais de passer beaucoup de temps, il me proposa une chambre située au dernier étage de l’immeuble. En réalité, c’était une chambre de bonne avec tout le confort. Il insista pour que je la prenne car en pleine saison et pour ...