Sauter du phoque à l'âne - Histoires de Sexe

Sauter du phoque à l'âne

... juste un truc à discuter avec Dominique… une idée qui m’est tombée dessus.— Tu n’arrêtes jamais ! Fais quand même gaffe au burn-out, t’as pas trop bonne mine ce matin ! Finaude, elle doit bien se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond. Mais elle n’insiste pas et nous laisse poursuivre notre explication. — La seconde fois, c’était dans un cinéma porno. Pas un truc avec des cabines, mais une salle à l’ancienne dans un quartier pourri. Je vivais seul, et, à l’époque, rien sur le net pour me calmer. J’y allais donc de temps à autre pour me soulager un bon coup. Cette fois-là, va savoir pourquoi, je regardais le film depuis un bon quart d’heure sans que ça me fasse beaucoup d’effet. C’est là qu’un mec est venu s’installer à côté de moi. Il commencé à se branler, moitié en regardant l’écran, moitié en me regardant moi. Au début, j’ai paniqué. Je me voyais déjà virer ma cuti si mes yeux tombaient sur son manège. Puis, je me suis pris au jeu. J’ai regardé la main qui accélérait, puis ralentissait. L’idée du plaisir qu’il se donnait a commencé à me fasciner, au point de ressentir en moi ce qui devait se tramer en lui. Bref, je me suis mis à apprécier le spectacle dans le spectacle.— Et là, tu t’es dit que tant qu’à faire, pourquoi pas le sucer ! Tout devient clair !— Quand il s’est levé à la recherche de nouvelles sensations, je l’ai suivi de loin. Il est descendu dans un sous-sol répugnant où se trouvaient de petites salles de projection. Aucun siège, juste des pièces ...

... vides avec un écran où passaient des films homos. Dans chaque pièce, des gars se soulageaient les uns les autres en regardant l’écran où des musclés s’enculaient à la chaîne. Je suis resté hypnotisé par le va-et-vient des pauvres types qui venaient chercher un maigre plaisir, par les paires qui se faisaient et se défaisaient au gré des éjaculations à même le sol. Plus glauque, tu meurs ! Mais ce condensé de misère masculine était fascinant. Et le plus étrange, c’est que malgré leur état de manque, aucun des mecs n’importunait ceux qui se contentaient de mater.— Et alors ?— Je suis ressorti du cinéma les jambes tremblantes. Tout se mélangeait au fond de moi dans l’effondrement de mes petites certitudes. Mais ça m’a ouvert les yeux. Alors tu vois, pédé, pas pédé, sincèrement, je n’en sais trop rien. D’ailleurs, je m’en fous complètement. Désolé si ma désinvolture t’a forcé la main. Mais je n’ai rien manigancé pour me faire du bien, j’ai juste suivi ce que ton corps exprimait. Mets-toi en accord avec lui, tu verras, c’est pas si mal ! Il reste comme suspendu entre deux pensées. Visiblement il cherche quelque chose à quoi se raccrocher. Aucune envie de lui tendre une perche. Ça lui apprendra à mieux gérer ses émotions en public ! Au moment où il sort, il se casse le nez sur Barbara, qui décidément devait flairer quelque chose. — Tu repartais ? Ben, tiens, puisque je vous vois tous les deux, j’ai des trucs à vous dire. Vous avez une minute ? On ne dit pas non, à Barbara. Pas parce ...