Celui que tu ne verras jamais
Datte: 28/03/2018,
Catégories:
h,
fh,
cérébral,
revede,
Masturbation
nopéné,
mélo,
regrets,
... plonge mes lèvres dans les siennes. Son corps souple et agile vient se lover au mien, et, ainsi enlacés, nous gagnons la chambre où je raffermis mon étreinte. Belle comme l’aurore, elle se défait de ses atours, sans hâte, dévoilant sous mes yeux ébahis les trésors qu’elle cachait tantôt, portant à ma bouche ses tétons aux sucs entêtants. Affalé sur mon lit défait, ma main effectue un va-et-vient rapide sur mon sexe à demi gonflé. Dans mes pensées, Léa, en tenue d’Ève, entreprend de me chevaucher. Pour être honnête, bien que cet homme me ressemble beaucoup, ce n’est pas tout à fait moi. Il est plus grand, plus musclé, mieux membré, mais surtout, il fait l’amour à la femme de mes rêves, tandis que je me masturbe, seul, dans une chambre miteuse aux volets toujours clos. Le rêve s’estompe, la réalité reprend le dessus. Si seulement… Parfois, quand j’entends Léa rentrer, j’ai envie de sortir, juste pour la voir en vrai, et pas déformée par l’optique du judas. Ce ne serait pas forcément fait exprès, je me trouverais une excuse, comme aller relever le courrier, ou même, pourquoi pas, sortir rencontrer des amis. Avoir des amis, ça arrive à des tas de gens, ça pourrait m’arriver à moi aussi. Je la croiserais dans l’escalier, elle montant, moi descendant, je lui dirais bonsoir, comme ça, tout simplement, elle me répondrait avec un petit sourire, et ça suffirait. Pour que mon stratagème soit parfait, j’irais vraiment jusqu’en bas pour ouvrir ma boîte aux lettres. J’ai envie, mais je ne ...
... le ferai pas. Souvent est présent chez moi ce petit écart entre les intentions et les actes, plus communément appelé lâcheté. Sortir, et pour quoi ? À Léa, je n’ai pas envie de lui imposer ma fade gueule, ma fade conversation et ma fade vie, pour me voir congédié d’une petite moue dédaigneuse, de celles qu’on réserve pour les ratés qui auraient l’idée saugrenue de vouloir jouer dans la cour des hommes et faire la cour aux femmes. Nous vivons sur le même palier, mais plus tout à fait dans le même monde. L’accouplement, cet acte que le plus infime scolopendre, le moindre mulot, le plus con des labradors accomplissent sans broncher me sera toujours inaccessible. L’être humain est la seule espèce sur Terre à féconder par dépit des siphons de douche. Délaissant ces pensées, je reprends mon ouvrage. Ma main se met à parcourir plus vite ce sexe maladroit qui ne la pénètrera jamais, et, fermant les yeux, je me concentre intensément. Sous mes assauts répétés, Léa se cabre, défaille, puis s’abîme. Venant nicher sa tête dans mon cou, elle murmure à mon oreille : « je t’aime ». Des milliards de spermatozoïdes jaillissent, cherchant désespérément un ovule sur le mouchoir en papier, avant de s’évanouir. Hier soir, Léa est sortie, vêtue d’une petite robe à damer une piste noire. Maîtrisant mon émoi, je suis resté derrière l’œilleton à l’attendre, jusque très tard dans la soirée. Elle a mis beaucoup de temps à trouver ses clés, et plus encore à ouvrir sa porte. Il faut dire aussi, le garçon ...