1. Angel' seven. II. Kim (4)


    Datte: 14/07/2017, Catégories: Divers,

    Le séjour se prolongea donc jusqu’à son terme sans aucune ombre au tableau, mise à part la difficulté qu’elle avait à joindre les States de son téléphone portable, le réseau étant vraiment médiocre. Elle pestait régulièrement, et son mari en convenait : dans un complexe hôtelier d’un tel niveau, vraiment, ce désagrément technique des plus ennuyeux faisait tâche au milieu de prestations de qualité. Bien-sûr on n’était pas aux Etats Unis, mais tout de même. Son mari eut même toutes les difficultés du monde à joindre la compagnie aérienne pour se faire confirmer sa réservation par téléphone. Bien-sûr ils auraient pu utiliser la ligne filaire de l’hôtel, mais au tarif qu’on facturait les communications vers les States alors que le forfait de leur opérateur téléphonique – qui coûtait un bras – incluait tous les appels à l’international, ça aurait quand même été un comble. Aussi, au moment de régler la note, son homme fit un esclandre à la réception ; et bien que le directeur eût été appelé qui les reçût dans un salon privé pour s’en excuser et tenter de leur proposer une remise, Steeve refusa de régler la note. Kim, suivant son exemple, en rajouta, très remontée et ils partirent sans payer, la tête haute et sans remords. Ils payaient une ribambelle d’avocats, ils s’occuperaient de cette affaire. Une fois rentrés en Californie, leur vie continua comme avant. La presse et internet ne parlaient que d’elle, comme toujours, et elle était grisée de sa notoriété de starlette sulfureuse ...
    ... et provocatrice, ressentant chaque jour le besoin d’en faire davantage. Elle multipliait les apparitions en public, et non contente de voir de plus en plus ses photos relayées par les réseaux sociaux, elle ressentait un besoin croissant qu’on parle d’elle toujours plus, devenant de plus en plus addicte à son image. Aussi elle n’arrêtait pas de faire des selfies (en tenue généralement outrageusement légère) et de les poster ; ils se répandaient à chaque fois comme une traînée de poudre, créant l’évènement, du moins dans ce petit monde de ses fans et de la presse people. « Kim en soutien-gorge », « Kim nue devant son miroir », elle s’abreuvait de ce genre de messages. Elle n’en pouvait plus, telle Narcisse penché sur son reflet, de se regarder, ivre d’amour pour son corps aux formes parfaites. Un soir, elle était devant l’écran de sa salle vidéo, dans le sous-sol de sa villa californienne, et visionnait les derniers selfies de la Vénus du moment, c’est-à-dire elle. Elle se délectait de la splendeur de ces images, de la pureté de ses formes et de sa beauté qu’elle voyait comme la perfection même. Son visage craquant exprimait une toute petite moue, coquine, suggestive, délicieuse. Ses yeux noirs pétillaient sur le cliché numérique. Elle s’amusa à tenter de modifier un peu l’éclairage, les couleurs, recherchant la lumière parfaite. Soudain, elle s’amusa à mettre le cliché en négatif : mais là elle poussa un cri d’effroi, se leva brutalement de son siège, comme projeté en arrière ! ...
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