La Croix
Datte: 22/04/2018,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
... ton était toujours enjoué et spontané, mais j’avais une très vague impression de gêne. Je me rassurai en me disant qu’il était normal d’être gêné d’avoir à formuler des souhaits de cette nature, et de prendre le risque de casser un peu le naturel de notre idylle. — Et bien, tu sais qu’il y a ma colocataire… C’était vrai, je l’avais même déjà croisée une fois. — Et puis, tout simplement, j’aimerais être chez toi, découvrir ta maison… sans compter que cela doit être plus confortable que chez moi, si j’ai bien compris ! Elle faisait allusion à une grande chance que j’avais sur le plan matériel : j’habitais seul en plein centre ville la maison de mes grands-parents maternels, depuis que ceux-ci avaient déménagé pour Grenoble. — Bon, d’accord pour tout ça, je vais te préparer une soirée somptueuse pour vendredi, et faire en sorte que tu ne l’oublies jamais. Lucile se détendit visiblement. — C’est exactement comme ça que je l’entendais !— Dans ce cas-là, jouons le jeu à fond, si tu veux : on ne se voit plus jusqu’à vendredi. Si on se croise à la fac, juste un sourire, défense de parler ! On donnera tout vendredi.— C’est parfait, Graham, tu as tout compris, dit-elle en tapant des mains. Si l’on oublie le long baiser passionné qui s’ensuivit, c’est ainsi que se termina ma première soirée au restaurant avec Lucile. ***** Vendredi. Ce n’était pas un vendredi treize, mais c’est sans doute un jour qui a marqué ma vie d’une trace indélébile. Vendredi et samedi, devrais-je dire… Je ...
... m’attendais à ce que cela soit fort, je m’attendais même à une surprise (avec Lucile, il y en a toujours) mais je ne m’attendais certainement pas à ce qui s’est passé. Je ne raconterai pas cette soirée - cette nuit - en détail dans ce récit, car il me faudrait pour cela encore plus de place que pour le reste. Il me faut simplement dire que ce fut parfait, au-delà de mes espérances. J’étais fermement décidé à reprendre la main, j’avais compris que, en venant chez moi, Lucile comptait sur mon imagination pour organiser quelque chose d’inhabituel. J’avais utilisé les jours précédents à me préparer, physiquement et mentalement, à l’événement, j’avais arrangé toute ma maison pour l’occasion, et j’avais préparé un repas léger et raffiné. J’avais acheté des huiles parfumées en prévision d’un long massage, j’avais réfléchi à quelques lignes de conduite. Je voulais que cela soit lent, très lent… Lucile m’avait dit un jour : — Pense au temps qu’il fallait il y a cinq cents ans, pour obtenir une information : parfois huit jours de calèche pour trouver un livre dont il fallait ensuite recopier à la plume d’oie les pages que l’on voulait conserver… Je suis persuadée qu’une information obtenue à ce prix reste ancrée à jamais dans la mémoire. Du temps, des mots, il y eut tout cela. J’avais dit à Lucile, qui était arrivée chez moi dès 17 heures : — Je ne pénétrerai pas avant minuit. Avant cela il y eut des baisers, des massages, des caresses, des mots, sexe, langue, poils, chatte, anus, clitoris… ...