La Croix
Datte: 22/04/2018,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
... des verbes, embrasser, lécher, regarder, respirer, jouir… Peut-être raconterai-je cela en détail un jour. Pour le moment, je voudrais en arriver au samedi matin. Je me réveillai vers 10 heures, Lucile était encore endormie, nue, à mes côtés. Je la regardai, attendri par sa beauté et par son tempérament. J’étais à n’en plus douter totalement amoureux, il m’était devenu impossible d’imaginer une relation quelconque avec une autre fille. Faire l’amour dans le noir, sans rien dire, avec quelques soupirs, quelques "oui encore", et puis basta ? Impossible après avoir goûté aux charmes de Lucile. J’en étais là de mes pensées lorsqu’elle s’éveilla. Le sourire épanoui qu’elle m’adressa aussitôt me rassura : elle était là, avec moi, elle m’aimait… Était-ce le bonheur ? Je l’enlaçai. — Attends, il faut que j’aille faire pipi. Elle s’éloigna et je replongeai dans mes rêveries… Que faire maintenant ? Lui proposer d’habiter avec moi ? La maison était grande, cela serait mieux pour elle. Comment réagirait-elle ? N’était-ce pas trop tôt ? Je pris soudain conscience du silence qui régnait dans la maison. J’appelai : « Lucile ! » Rien. « Lucile ? » Pas de réponse. Je me levai précipitamment, filai vers les toilettes. Un malaise ? Personne dans les toilettes. Demi-tour dans la chambre. — Lucile !!! Ses habits, où étaient-ils ? Sa culotte noire en dentelle, ses bas, sa robe ? Nulle part. Son manteau ? Je me précipitai à la fenêtre, l’ouvris, et me penchai au-dehors. Pas de Lucile. Que se ...
... passait-il ? Je paniquai. Était-elle partie chercher du pain ? Je me précipitai plein d’espoir vers la cuisine, en regardant sur la table à la recherche d’un petit mot. Je me figeai d’effroi en voyant la table de la cuisine. Ce fut comme si j’avais reçu au plexus un coup plus violent que nature : sur la table, il n’y avait qu’une seule chose, posée bien en évidence : la croix que portait au cou Anne Delacroix. Aussi curieux que cela puisse paraître, je compris tout de suite. Anne… Lucile… Delacroix… Il n’y en avait qu’une. Anne et Lucile, Lucile et Anne, une seule et même personne. En même temps que cela s’imposait avec la clarté de l’évidence, une foule d’objections naissaient : impossible ! Elles étaient si différentes ! Différentes ? Elles se ressemblaient, je l’avais remarqué. En réalité, c’est surtout l’allure, le caractère qui les différenciaient. Les cheveux ! Plus foncés chez Anne que chez Lucile, mais Anne les portait toujours tirés en arrière, ce qui pouvait donner l’impression qu’ils étaient plus foncés, et puis ils étaient à moitié couverts par de larges bandeaux. Les yeux ? Les lentilles colorées, ça existe… et puis, comme par hasard, il y avait ces grosses lunettes archaïques ! Anne avait un grain de beauté sur la joue gauche, pas Lucile… Mais je n’avais jamais touché la joue d’Anne, était-ce pour cela en partie qu’elle ne faisait la bise à personne ? Il y avait une grande cohérence entre le caractère d’Anne, qui maintenait les gens à une distance respectable, et une ...