La Croix
Datte: 22/04/2018,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
... disant : — Veuillez m’excuser, mais je dois partir. Et elle tournait les talons. Elle s’appelait Anne Delacroix, ce qui, bien sûr, faisait sourire. — Delacroix ! me dit Charles quand je lui appris son nom, et bien on peut dire que ça lui va comme un gant ! Effectivement ! Encore faut-il préciser, pour goûter pleinement l’humour de mon ami, que très souvent elle portait des gants, et qu’elle les gardait parfois même pour écrire. Pourquoi étais-je fasciné à ce point ? Au bout de plusieurs jours, je cherchais à trouver une explication rationnelle. Je me remémorais ce qui m’a toujours attiré chez une femme : bien plus qu’une beauté «plastique», c’est la sensualité qui m’attire. J’ai parfois l’impression d’avoir des antennes et d’arriver à deviner quelle femme est sensuelle, et au contraire quelle est celle qui dissimule, derrière un brillant de surface, une froideur et une frigidité désespérantes. — Ce qui t’attire chez une femme, ce sont ses prédispositions à jouir ! disait Charles très délicatement, pour se moquer de moi. Derrière le côté provocant de sa formule, je savais qu’il avait vu juste. Précisément, au-delà de ses barrières vestimentaires et comportementales, c’est cela qu’il me semblait déceler chez Anne : une sensualité… plus que chez une autre. Impossible à justifier, puisque tout plaidait l’inverse… Justement, me disais-je : cela fait trop, comme si c’était délibéré. Quand j’observais son visage impassible, quelque chose d’imperceptible, dans le tremblement de ...
... ses narines, dans la lumière de son regard, me disait qu’en réalité elle était bien plus charnelle qu’elle ne le paraissait. Hélas, toutes mes tentatives de rapprochement furent, poliment mais fermement, déclinées. Je l’observais, comme d’autres garçons, pour la prendre en faute mais, rien à faire, elle ne semblait préoccupée que par ses études. — Peut-être n’aime-t-elle pas les hommes ? me dit une fois Charles.— J’y avais pensé, mais je ne la trouve pas plus liante avec les filles.— On va demander à Béatrice ce qu’elle en pense. Béatrice était une amie lesbienne, parfaitement informée de tous les potins. — Je vais enquêter ! nous dit-elle. Deux jours plus tard, c’était emballé : — Non, c’est non, personne ne la connaît.— Elle n’est pas sur Reims depuis longtemps, elle vient d’Amiens…— Non, non, mais même… C’est une hétéro pure souche ! dit Béatrice, fais-moi confiance, j’ai du flair.— Bon, d’accord, mais c’est bizarre, cette distance envers tout le monde…— Pourquoi ? Tu sais, il y a des gens que le sexe n’attire pas du tout, ça existe bien plus qu’on ne le pense… La plupart des gens le dissimulent en draguant ostensiblement. Au contraire, Anne affiche son désintérêt sans complexes. C’était bien ma chance. Béatrice m’avait troublé. Comme elle le disait, elle avait bien plus de flair que moi. Songeur, je rentrai dans la salle de cours en pensant que je m’étais trompé et que cette fille était tout simplement coincée. Je me rappelle bien cette matinée ; Anne présentait pour la ...