La Croix
Datte: 22/04/2018,
Catégories:
fh,
amour,
volupté,
... première fois publiquement aux étudiants ses travaux sur Bergson. Ce jour-là, en la regardant faire son exposé, avec une assurance toute calme, sans aucune timidité, avec même une petite pointe de passion dans la manière de traiter son sujet… ce jour-là, je compris que j’étais tombé amoureux d’elle. ***** Le lendemain, je rencontrai Lucile, ou plutôt, devrais-je dire, Lucile déboula dans ma vie, bousculant tout sur son passage, comme… comme aucune image ne saurait en rendre compte, disons comme un tsunami, ou quelque chose comme ça. J’étais attablé seul à une table de la cafétéria du restaurant universitaire, plongé dans une énième analyse du caractère d’Anne Delacroix, lorsqu’une voix me tira de mes rêveries : — Pardon, je peux m’asseoir ici ? Je levai les yeux et je vis… ce qu’il est convenu d’appeler une jolie fille, qui me souriait, un plateau-repas à la main. — Bien sûr ! m’empressai-je de répondre. Elle s’assit en face de moi. À partir de ce moment, ce fut comme si un signal avait été donné «Top, c’est parti !». Je plongeai brusquement d’un monde à l’autre, du silence méditatif à la discussion la plus agitée. D’emblée, un dialogue spontané s’instaura entre nous, avant que j’aie pu réaliser ce qui se passait. Elle fit une remarque sur «la haute gastronomie des restau U», je répondis en riant sur les frites molles qui nageaient dans son assiette, et hop ! cela ne s’arrêta plus. Lucile parlait rapidement, elle associait des idées à la vitesse de l’éclair. J’eus ...
... l’impression, dès la première seconde, que mon cerveau devait embrayer la vitesse supérieure pour pouvoir la suivre. Elle ponctuait ses phrases de gestes expressifs de la tête, de ses mains, de son corps tout entier… Elle était incroyablement vivante. Tout en m’accrochant pour ne pas perdre le fil, j’avais eu le temps de remarquer que le restaurant était loin d’être rempli, qu’il restait des places vides, et que notre table était excentrée. Voulait-elle entrer en contact avec moi ? J’avais déjà remarqué cette fille auparavant, de loin, et j’en avais gardé l’image d’une étudiante gaie et riante qui passait en courant dans les couloirs dans un bruissement d’étoffes colorées. Elle n’était pas très grande, ni trop maigre, ni trop ronde. Ses cheveux étaient plutôt clairs, assez longs, souples, un peu en bataille. Elle avait de jolis yeux noisette, et des sourcils assez épais qui lui donnaient un regard tendre et malicieux. Son teint était assez pâle, mais ses joues se coloraient facilement d’un rouge délicat lorsqu’elle s’animait… C’est-à-dire toujours. Ses habits se voulaient souvent fantaisistes. Ce fameux jour de notre rencontre, elle portait une chemise ample et bariolée, ce qui ne m’empêcha pas de deviner une jolie poitrine fièrement campée. De quoi avons-nous parlé ? De tout, de la fac, des étudiants, des profs, des études, de la vie chère… D’un nombre incalculable de choses qu’elle envoyait dans la conversation comme autant de paquets surprise. — Qu’est ce que tu étudies ici, dans ...