Zéphyr
Datte: 17/07/2017,
Catégories:
fh,
frousses,
inconnu,
froid,
fête,
amour,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
nopéné,
tutu,
conte,
merveilleu,
sorcelleri,
... cette fine toison de feu qui incendia mon esprit. Tout à sa satisfaction, le benêt qui te précédait ne vit rien de cette si belle danse païenne. Il ne s’occupait que de lui et de sa gloriole. Tu me regardais ; ton regard me transperçait. Ton sourire canaille uniquement destiné à ma petite personne fit bondir mon cœur. Tu mis ton doigt sur tes lèvres, m’intimant un silence que je ne désirais nullement rompre. Le vent continuait de jouer avec ta vêture ; je ne voyais que tes yeux : tu me tenais dans tes rets. Je savais que jamais je ne te reverrais ; ma vie ne serait plus jamais pareille : ton souvenir me réchaufferait le corps et le cœur, je chérirais cet instant béni qui n’avait duré que quelques secondes, mais qui pour moi durerait une éternité, durera pour l’éternité. Comment t’y pris-tu ? Je ne le sus jamais. Peut-être es-tu vraiment la fille d’Éole, de Njörd* ou de Shu*, à moins que tu ne sois la préférée de Zeus ; mais de tes doigts délicats tu agitais une mince languette de vélin, et tu la confias aux bons soins de l’Albe. Parchemin magique écrit par une sorcière, qui le temps d’un instant abandonna son balai pour venir me jeter un charme. Le souffle fit s’envoler ce mince morceau de papier ; je le suivis du regard alors qu’il s’élevait haut dans le ciel. Pendant ces brefs instants tu disparus dans la foule. Il me sembla entrevoir ta chevelure. Tu étais partie ; je redevenais un simple humain, triste malgré le soleil de l’été de la Saint Martin. Un petit bout de ...
... papier retomba des nues, passa devant mes yeux éberlués et vint se coller sur la buée de mon verre de bière. Y étaient écrits à l’encre améthyste les dix chiffres d’un numéro de téléphone. ~o~ En ai-je mis du temps, à composer ces dix chiffres ! Combien de fois les ai-je caressés du regard ? Combien de fois en ai-je commencé la numérotation, m’arrêtant au beau milieu, pusillanime ? Je n’osais m’immiscer dans ton univers, venir souiller de mes gros sabots tes délicates roseraies. Mais comme chacun sait, difficile de résister à la tentation. Tremblant, j’ai failli raccrocher lorsque j’entendis ton souffle. — C’est vous ? me susurras-tu. J’attendais votre appel. Des sirènes tu possédais le chant ; je fus envoûté, à jamais. Ta voix me donna des frissons, mon pelage se hérissa. — J’aimerais te revoir, ce soir, sur la place. Tu ne donnais pas un ordre : tu invitais, tu conviais. Je ne pouvais refuser. J’allais fêter en ce début d’année mon anniversaire ; tu m’offrais mon plus beau cadeau. ~o~ La place grouillait de promeneurs et de fêtards ; les premiers flocons tombaient. Sur le beffroi, l’horloge égrenait les dernières secondes de l’année, scandées par la foule. — Neuf ! Je me demandais comment te retrouver… Pauvre de moi : j’oubliais tes pouvoirs divins. Alors que je tentais de repérer ta crinière de feu, les vociférations atteignirent leur paroxysme. — Cinq ! Je ne te voyais pas, mon estomac se contractait. — Quatre ! Je devinais plus que je ne sentais une présence derrière moi. — ...