L'Aurore d'une autre vie (16) - Histoires de Sexe

L'Aurore d'une autre vie (16)

... maintenant ça nous amusait moins. Ce petit jeu continuait, juste que c’était moins fréquent ; et dans la situation immédiate, nos esprits n’étaient pas du tout inspirés. — Tu crois que ça va vraiment poser un problème ? demandai-je. Je veux dire, si nos parents voient qu’on s’aime vraiment… Ils sont pas obligés de savoir que ça avait commencé que pour le cul entre nous. — Non. C’est interdit en famille. Même si on l’avait fait qu’une seule fois, c’est déjà une fois de trop. — Non, justement ! Je pense que ce serait plus grave pour eux qu’on ait baisé que de temps en temps comme ça, pour le sexe. Quand on est amoureux, c’est normal de coucher, et c’est même mieux en fait, c’est plus « propre ». Aurore ne répondait pas. Je continuais : — Évidemment, il faut pas le leur dire de but en blanc, on va devoir les ménager. Tu es heureuse avec moi ? — … Oui. — Ce qui compte pour eux, c’est que tu sois heureuse ? — Oui, mais… enfin je sais pas…Il y a tellement de gens dans le monde, ils vont se dire « pourquoi entre cousins » ? — « Pourquoi il s’est mis avec cette fille et pas une autre ? », c’est pareil. Ça ne se décide pas, ces choses-là. Aurore se retourna brutalement, puis revint et parla avec presse et en chuchotant fort. — Mes parents reviennent. Je te laisse. Bisous mon chéri, je t’aime. J’eus tout juste le temps de lui dire que je l’aimais et l’embrassais aussi qu’elle coupa la communication. Nous vivions un moment-clé et très difficile de notre existence. Je regardais sur des ...

... forums si des gens vivaient en couple entre cousins. Après un début de recherche où il n’y avait que des fantasmes de personnes voulant simplement coucher et qui se voyaient mal jugés par les autres, je finis par trouver un sujet sérieux, avec de vrais témoignages. Et c’était ce que je craignais : leur début de relation était difficile, sans moyen de l’assumer. Certains – la plupart – avaient vu leurs liens avec la famille complètement coupés. Les mêmes mots revenaient sans cesse : difficulté, secret, vivre cachés, pression, angoisse. Rares étaient les témoignages où les relations inter-cousins étaient acceptées sans problème par la famille, et même ces gens-là disaient qu’ils avaient eu peur au début. Mais en contrepartie, il semblait que ces couples se voyaient beaucoup plus épanouis et heureux, qu’ils étaient bien plus amoureux grâce à ces obstacles franchis ensemble. Qu’avec le recul, la relation cachée avait quelque chose d’insouciant, rappelait les premiers ébats d’adolescents qui échappent tant qu’ils peuvent à la vigilance de leurs parents. Que ça pimentait beaucoup leur vie sexuelle. Mais sur le coup, ils admettaient que cette chape de plomb était très lourde à porter. Pour la plupart, les familles avaient réussi à passer outre le dégoût de l’inceste en les voyant s’aimer et être heureux ensemble. Elles avaient fini par tolérer l’interdit et leur reparlaient, les réinvitaient aux processions et aux réunions de famille. Mais il y en avaient d’autre qui, s’ils vivaient ...