Cinéma - Histoires de Sexe

Cinéma

... petit à petit, yeux mi-clos, bouche ouverte et luisante, peau frémissante, elle s’apaise, son mari et moi la regardons avec délectation.Qu’elle est belle dans la jouissance ! Le narrateur s’interrompt. Captivés, ses auditeurs attendent la suite. Un certain temps s’écoule ; rien. Intrigués, décontenancés, les pensionnaires regardent Charles qui semble perdu dans son souvenir ou son rêve… — Et ça se finit comme ça ? Patatras ?— Oui, et peu après, le film s’est achevé, elle a quitté la salle…— Et toi, tu es resté comme un gros couillon à la regarder partir sans rien faire ? Charles se racle la gorge : — Attends, mets-toi à ma place ; je ne m’attendais pas du tout à ce qui m’était arrivé. De plus, j’étais… comme sous le choc…— Ouais, t’avais surtout éjaculé dans ton froc !— Pense ce que tu veux, ducon ! Je l’ai vue partir, au bras de son mari. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Franchement ?— Qui ne risque rien n’a rien !— Je sais, je sais… Un étrange sourire aux lèvres, Charles reste songeur, à l’étonnement de ses voisins qui le regardent fixement. Soudain, Jean-Jacques s’exclame : — Hé ! Attends un peu, Charles ! Ta femme, celle qui est décédée dans un accident de voiture, c’était aussi une grande brune à longs cheveux, toujours bien habillée !— Oui… Sabine est décédée, il y a vingt-cinq ans, maintenant… Intrigué, Henri se tourne vers Jean-Jacques : — Ah bon, t’as connu sa femme ?— Oui, je l’ai connue, mais pas au sens biblique, hélas ! J’ai souvenir de l’avoir croisée avec ...

... Charles, il y a bien longtemps, quarante ans, oui, trente-huit ou trente-sept ans si je calcule bien, quand je suis revenu quelques mois au pays natal. On a même fait des petits restos, à l’époque. Faut dire que je connais Charles du temps du lycée. Comme tu vois, tout ça, c’est pas récent ! Une belle femme, avec du chien ! Le contraste avec son mari était assez étonnant ! L’association de la glace et du feu !— La glace et le feu ?— Oh oui, Monsieur Charles, ici présent, avait une femme d’enfer ; on devinait que les longues soirées d’hiver n’étaient pas forcément occupées à zieuter la télé ou à jouer aux dominos ! Secouant la tête, Charles glousse : — Tu es con, toi ! Alors comme ça, tu avais flashé sur ma femme ?— Fallait être vachement difficile pour ne pas flasher sur ta femme, elle avait quelque chose en plus… C’est parce que j’ai été envoyé au Brésil le mois suivant, sinon j’aurais bien tenté ma chance ! Je peux te l’avouer maintenant, il y a prescription !— Ah bon ? Tu aurais osé ?— Oui, j’aurais osé, j’aurais dû oser, Charles ; ta femme avait vraiment quelque chose en plus ! À l’étonnement de tous, Charles se lève, et appuyé sur son déambulateur, il s’approche du bord de la terrasse. Ses camarades de retraite le suivent des yeux. Leur tournant le dos, les yeux fixés vers la vaste étendue des champs, Charles entame un monologue : — Oui, elle avait quelque chose en plus… Oui, ma Sabine avait vraiment quelque chose en plus ! Elle m’a rendu très heureux, et je me demande encore ...