1. Section TG (2)


    Datte: 08/05/2018, Catégories: Divers,

    3- Notre emploi du temps changea légèrement. Le matin, on n’avait plus qu’une seule heure de gym. Mais elle était suivie par deux heures de close combat, que l’on reprenait l’après-midi. On se retrouva dans notre tenue habituelle, short blanc, et t-shirt rose, tenue à laquelle personne ne prêtait attention. On avait fini par s’habituer à cette indifférence générale. Après nos exercices aux agrès, le major Philippe Valeur nous emmena à l’étage inférieur, dans une petite salle recouverte de tatamis. On s’aligna devant lui. — Qui a déjà fait un sport de combat ? demanda-t-il — Du judo quand j’étais petit, osa Arnaud. — Rien quoi, dit-il méprisant. Le major s’approcha et avant que l’on ait dit ouf, il nous balança quelques coups de poings qui nous envoyèrent au tapis. — Fillettes ! commenta-t-il avec un sourire narquois. Et l’entrainement commença. A voir Chuck Norris à la télé, l’art du combat semblait facile mais je me découvris des muscles dont j’ignorai encore l’existence après toutes les séances de gym. Je découvris aussi que l’on pouvait très mal en appuyant avec un seul doigt à des endroits bien précis, comment immobiliser son adversaire et éventuellement démettre une articulation. L’art du combat que nous apprenait le major était exempt de tout sentiment, de toute éthique. Le but était de neutraliser son adversaire et tous les moyens étaient bons pour arriver à nos fins. On rentrait le soir couvert de bleus, les cotes meurtries par les coups à peine retenus. On ne ...
    ... savait pas encore quelles missions on allait nous donner, mais il était clair que ce n’était pas pour trier des archives. Malgré tout, toujours la même question sans réponse : pourquoi nous ? Pourquoi ne pas prendre un commando ou un légionnaire déjà super-entrainé qui ferai le job cent fois mieux que nous, sombre quidam pris au hasard dans la rue. On était de plus en plus épuisés par ce rythme d’enfer. On s’entrainait et on apprenait dix heures par jours sept jours sur sept. Même lorsque j’étais en fac, à la veille des examens, je n’en faisais pas autant. Les QCM devenaient de plus en plus long, d’autant plus qu’ils reprenaient tout ce qu’on avait vu depuis le début. La barre des quatre-vingt pourcent de réussite devenait de plus en plus difficile à atteindre. Dans l’histoire, c’était Fabien qui était le plus à la traine. Le revers de la médaille était que notre ignorance du pourquoi on était là avait créé des liens très forts entre nous. L’entraide était permanente. On apprenait ensemble, se posant mutuellement des questions, expliquant tel ou tel point du cours à ceux qui n’avaient pas compris. Nous n’étions plus quatre individus distincts mais un groupe soudé de quatre personnes. Jugeant que les bases étaient maitrisées, Philippe nous annonça que l’on avait désormais le niveau d’une ceinture noire de karaté. Je crois que ce fut le premier des très rares compliments qu’il nous fit. Dès lors, les cours de close combat, s’intensifièrent et on commença les bastons en condition ...
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