Naïma et Alice
Datte: 12/05/2018,
Catégories:
ff,
couleurs,
copains,
amour,
volupté,
intermast,
Dieu voulut qu’Alice et Naïma eussent leur premier rapport sexuel un soir de novembre. Elles n’étaient pas prédestinées à l’amour physique entre filles. Jusqu’à ces dernières semaines, elles n’étaient pas spécialement amies, loin de là, je dirais plutôt qu’elles avaient choisi de s’ignorer, c’était mieux comme ça. Aux yeux de Naïma, qui était en terminale, dans la même classe, Alice était une petite bourgeoise décadente. Aux yeux d’Alice, Naïma n’était presque rien, sinon une fille qui s’était laissée embobiner par la religion, et qui était tout le contraire de la jeune femme active et libre qu’elle tentait d’être. Alice avait de nombreux amants, elle habitait avec sa famille une coquette maison des beaux quartiers de Rosni. Elle sortait tous les samedis soir, la plupart du temps, à Paris, dans des rallyes ou des boîtes branchées. C’était plutôt une belle fille, brune et bien sapée, dans des jeans et des tennis à la mode, une parka militaire, et l’air latine, par les mèches de sa coupe de cheveux. Elle n’avait aucun mal à tomber les garçons qu’elle consommait sans modération. En classe, le lundi, elle racontait à ses copines, un petit groupe de filles du même milieu, mais plus sages, ses aventures du week-end. A l’écart, Naïma souffrait d’entendre ces conversations. Elle n’était pas jalouse, croyez-moi, mais dégoûtée. Elle n’avait pas de copain et ne souhaitait pas en avoir. La seule histoire qu’elle avait eue avait causé un tel scandale avec ses frères qu’elle avait préféré ...
... y mettre fin d’elle-même. Elle s’était mise à porter le voile, de sorte que les garçons de la cité lui fichaient désormais la paix. Elle rêvait d’une grande et belle histoire d’amour, mais loin des contes et des salles de cinéma. Avec sa carte UGC, elle allait tout voir, sauf les films d’action trop violents. Elle aimait les comédies romantiques. Elle avait peu de copines. Des filles sérieuses. Elle ne voulait pas de celles qui se faisaient traiter de putes et qui allaient se faire draguer en boîte, le samedi soir, avant d’être déshonorées ensuite au Formule 1 du coin. Tout cela n’empêchait pas Naïma d’être une fille sublime. Si seulement elle avait porté autre chose que des blouses sur ses jeans et le voile sur ses longs cheveux ! Naïma habitait une cité du Blanc-Mesnil avec sa nombreuse famille. Donc, tout le contraire d’Alice. Mis à part l’agacement que Naïma pouvait éprouver le lundi matin, quand Alice faisait la pouffe avant le début du cours, elles ne se croisaient jamais, et chacune vivait dans un monde étanche à celui de l’autre. Le jour où Naïma a commencé à vouloir mettre son voile en classe, ça a été un tollé général. La prof principale a refusé de faire cours devant une Naïma couverte. Elle a été convoquée chez le proviseur et, séance tenante, priée de ne plus assister aux cours et obligée d’aller en permanence jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’à ce que le conseil d’établissement ait ratifié son exclusion. Une formalité en France, depuis septembre. Chez les ...