1. Naïma et Alice


    Datte: 12/05/2018, Catégories: ff, couleurs, copains, amour, volupté, intermast,

    ... élèves, il y avait deux camps. En gros, le camp d’Alice, les Français et les républicains, de l’autre celui de Naïma, les rebeus et les rebelles au système. Mais, à part gueuler, personne n’a rien fait quand Naïma a été exclue du lycée. Personne sauf Alice. Alice l’a appelée plusieurs fois mais s’est faite jeter sans ménagement. Sans se décourager, elle lui a alors régulièrement envoyé les cours en lui disant de ne pas abandonner, qu’elle pouvait passer le bac par correspondance, qu’il ne fallait pas baisser les bras. Elle a même essayé de passer chez elle, et Naïma l’a entendue se faire vanner en bas de l’immeuble, par les mecs de la cité. Naïma ne voulait rien devoir à une fille comme ça. Mais elle lisait les cours et travaillait, bien décidée à décrocher son bac à la fin de l’année. A la mi-octobre, elle reçut un paquet de copies envoyées par une autre élève, qui expliquait qu’Alice avait des problèmes et ne pourrait plus lui envoyer ses cours. Naïma éprouva alors du remords. Elle tenta de joindre Alice sur son portable, mais ça ne répondait pas. Elle téléphona alors chez ses parents qui lui apprirent qu’Alice avait été obligée de quitter le lycée, sans vouloir lui en dire davantage. On demanda qui elle était et, quand Naïma l’eut dit, la mère voulut bien donner le numéro d’Alice, en disant : « elle sera contente de vous entendre ». Effectivement, elle fut très heureuse d’entendre la voix de la jeune fille. Elle ne voulut pas dire ce qui lui était arrivé. Non, non, tout ...
    ... allait bien. Tout allait bien, mais elle avait la voix brisée, pas du tout l’Alice triomphante que Naïma aurait préféré entendre. Naïma insista beaucoup pour qu’Alice accepte de la rencontrer. Elles se virent le 20 octobre dans un café à Odéon. Naïma fut stupéfaite de découvrir une Alice au visage décomposé, mais surtout fagotée d’un vulgaire pull et d’un vieux jeans. Alors, immédiatement, elle comprit, et Alice sut que Naïma avait compris, et qu’elle aussi avait vécu ce qu’elle avait vécu, et il n’y eut soudain plus de différences entre elles. Toute l’après-midi, elles parlèrent et, le soir, Naïma accepta de rester dormir dans le studio que les parents d’Alice lui avait loué, à proximité de son nouveau lycée. Elles étaient devenues en l’espace d’une après-midi plus que des amies intimes. Elles se mirent au lit et ce fut presque une évidence de s’enlacer et de se serrer, de se manifester toute la tendresse qu’elles avaient soudain l’une pour l’autre… et de l’assouvir… Aucune des deux n’avait jamais eu ce genre de désirs et pourtant ce fut l’évidence. D’abord un long et passionné baiser. Un serrage des corps pressés, cheveux emmêlés, dans la touffeur du lit, les vêtements de nuit qui se collent et s’humidifient, les amies cherchant impatiemment des coins de nudité à frôler. Le long et passionné et amoureux et tendre baiser. Les langues qui caressent les lèvres, les lèvres qui s’échauffent, aspirent le menton, le nez, l’odeur de la salive de l’autre qui reste en suspens, les yeux ...