1. Les deux veuves


    Datte: 20/07/2017, Catégories: f, fh, fhh, hplusag, fplusag, couple, extracon, collection, amour, volupté, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme init,

    ... difficile, j’étais planté comme un if, en plein milieu de l’allée et il était impossible de m’éviter. L’une avait relevé son grand voile et laissait apparaître un visage blême et des yeux largement cernés, rouges des pleurs à peine séchés. L’autre, la tête inclinée sous son voile qui lui faisait une sorte de moucharabieh autochtone, donnait le bras à sa compagne. Pas le moindre brin de peau n’était visible. Même ses mains étaient emmitouflées dans des gants en résille noire. Mais où étais-je tombé pour qu’en tels lieux soit ainsi respectée une tradition qui n’a plus cours en notre civilisation ? Non, je n’étais ni en Corse ni en Italie du sud. À moins d’un mètre de moi, elles ont stoppé. Celle qui avait relevé son voile inclina la tête en m’interpellant, d’une voix encore remplie de sanglots : — Bonsoir… Vous venez voir Eugène ?— Heu… non, pas spécialement…— Vous le connaissiez un peu, une relation d’affaires, peut-être ?— Heu… non, pas particulièrement…— Vous vouliez nous rencontrer ?— Heu… pourquoi pas !— … La seconde femme souleva enfin son voile et m’observa entre deux reniflements. Elle était plus âgée que l’autre. Sa figure, un peu bouffie par le chagrin, était moins blafarde, ses yeux rouges étaient largement cernés d’un maquillage qui, en dégoulinant, lui avait marbré les joues. Le nez, une petite goutte pendue au bout de la narine, était irrité par les nombreux passages du mouchoir. — Si vous nous accompagniez à la maison…— … Sa voix était encore cassée par ...
    ... l’émotion et le chagrin. Elle était grave. Sans attendre ma réponse, elle abaissait déjà son voile et entamait une courte marche vers « la maison ». Je sautai donc sur l’opportunité qui m’était offerte pour suivre dignement les deux ombres noires, dans l’unique ruelle montante du hameau. En quelques pas nous étions devant la vieille masure : portes et fenêtres de guingois, lourdes pierres plates et grises pour la construction des murs, d’où lierres et autres plantes parasites comblaient trous et jointures. Précédé par les deux femmes, je devais même me pencher en avant pour en franchir le seuil et me retrouvais dans une grande pièce à vivre, tout de bois revêtue. Un vieux poêle en faïence multicolore y diffusait une douce chaleur réconfortante. Avec des gestes plus nerveux qu’empressés, les deux femmes s’activaient. L’une préparait le thé tandis que l’autre installait ce qu’il fallait pour le boire en m’invitant à m’asseoir dans un vieux canapé au dos droit, aux assises défoncées. Sous mon poids respectable, le vieux meuble grinçait et geignait. J’attendais patiemment que les deux femmes calment leurs va-et-vient et s’installent enfin dans les deux chauffeuses face à moi. Dès lors, j’appréhendais les premières salves de questions qui n’allaient pas manquer de fuser. Et ce fut la plus vieille des deux qui ouvrit le feu : — Alors, vous ne connaissiez pas Eugène ?— Non… mais je compatis à votre chagrin.— Alors, pourquoi êtes-vous ici ? Cette question, que j’attendais, me déroutait ...
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