1. Pensées pour moi-même (4)


    Datte: 26/05/2018, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre,

    ... attendre, cachée sous les draps, que David revienne avec des vêtements plus traditionnels que la robe bleue de la reine de la nuit), se laver (surtout moi d’ailleurs, compte tenu de l’espèce de croûtes laiteuses sur le dessus du menton et sur la joue gauche, que je distinguais dans le miroir), il a bien fallu descendre manger. Le retour à la réalité ne fut pas trop violent, enfin à ce moment-là en tout cas. Mais nous étions bien conscients que le dénouement de notre relation tellement particulière était proche, beaucoup trop proche. Nous avions tous les trois conscience (bien trop conscience, pour tout dire) d’avoir vécu une expérience unique : seule différait finalement la manière propre à chacun de nous de réagir à l’idée que le manège enchanté entamait déjà son tout dernier tour : Jean-Philippe et moi montrant une jovialité probablement perçue comme insolente pour les touristes qui partageaient la même table que nous ; David montrant au contraire une sorte de tristesse mélancolique qu’il s’efforçait tant bien que mal de cacher sous un léger sourire forcé. Ma chambre devant être libérée à 10 heures 30 (sous peine de devoir payer un supplément de 20 livres), Jean-Philippe et David ont fait le transfert de tout ce qui s’y trouvait vers la leur, notamment les deux robes dont ils n’avaient pas eu (et n’auraient jamais) la chance d’apprécier combien elles m’allaient si bien (ceci dit, ils ont pallié sans trop de mal cette déception en me démontrant que dans ce domaine, ...
    ... l’imagination n’a vraiment aucune limite !), sans oublier non plus le préservatif que Jean-Philippe avait négligemment oublié dans la salle de bains. Nous avons encore plané ainsi pendant la fin de la matinée et tout l’après-midi, nous tenant tous les trois par la main sans trop nous poser de questions, et ce sentiment nous a accompagnés aussi longtemps qu’il a été nourri par nos mots échangés et par nos regards complices. * * * Pourtant, en arrivant à la fin de l’après-midi devant la gare de Charing Cross, il ne nous fut possible de nous cacher que désormais, nous allions entamer la terrible descente vers la banalité. Certes, la gare était lumineuse et agréablement décorée, il y avait même dans les couloirs quatre pianistes qui assuraient une atmosphère propice à atténuer les adieux ; mais rien à faire : lorsqu’à ma grande désillusion, je n’ai pas pu trouver le quai numéro 9 trois quarts (celui d’où partait Harry Potter), ni même le quai numéro 9 (j’ai depuis appris que la gare avait été entièrement rénovée en 2007), le sentiment que tout cela aurait peut-être pu perdurer, ce sentiment a brutalement fait place à la certitude que l’histoire était en marche et que rien ne pourrait faire revenir ce qui n’était plus. Et quand l’heure est arrivée, quand ne pouvant plus retarder le moment pour moi de retourner dans l’espace Schengen, nous nous sommes serrés dans les bras les uns les autres, j’ai bien senti que mon planeur avait perdu son aile gauche et que j’allais très vite partir en ...
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