Pensées pour moi-même (4)
Datte: 26/05/2018,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
... vrille. J’ai passé le portique en leur faisant un grand signe de la main, gardant comme dernier souvenir les silhouettes du grand blond et du petit bedonnant, je suis montée dans l’Eurostar qui m’a trop rapidement éloignée d’eux (la rupture fut brutale quand, sortant du tunnel urbain, je me suis retrouvée en plein au milieu de la campagne anglaise) ; et quand, voulant m’accrocher encore un peu à ce qui se trouvait là, 10 kilomètres en arrière, quand voulant encore écouter cette musique qui m’avait tellement envoûtée, je me suis rendue compte que mon i-Pod était déchargé (j’avais oublié de l’éteindre après ce fameux « incident »), je me suis sentie tout à coup atomisée et incapable d’empêcher le massacre qui se préparait. Ma seule consolation fut finalement de m’être assoupie quasiment sans m’en rendre compte et d’avoir ainsi évité deux longues heures de cafard et le spectacle d’une femme en plein désarroi moral. * * * En arrivant à la gare du Midi, j’ai eu ce qu’on peut bien appeler la gueule de bois. Comme convenu, Papa m’attendait. Bien sûr, il m’a demandé si je m’étais bien amusée, si j’avais bien profité de mes vacances, si je n’étais pas trop fatiguée. Bien entendu aussi, j’ai évité de lui donner tous les détails de mon séjour, me contentant de vagues allusions convenues sur les Anglais et leurs drôles de coutume. Pauvre Papa : s’il savait de quoi sa fille a été capable, s’il savait de quelle façon sa fille s’était comportée au cours des dernières 24 heures (mais ...
... était-il vraiment dupe de l’image de fille sage que j’essaie toujours de lui transmettre ?). Il m’a déposée devant la maison sans trop insister (se doutait-il de quelque chose ?), en me conseillant de bien me reposer parce que, de toute évidence, j’en avais bien besoin. Je lui ai dit bonne nuit, j’ai pris l’ascenseur qui conduisait à mon étage (cette fichue lampe du couloir qui s’éteint toujours trop tôt !), j’ai déposé mon sac sans m’occuper du fait que les vêtements qu’il contenait allaient être fripés si je les laissais dedans encore toute une nuit, et je me suis couchée. Il faisait calme (ce qui changeait de Londres où le bruit de la circulation et la ventilation de l’hôtel maintenaient une sorte de bruit sourd et continu), trop calme même, et dans mon trop grand lit, je me suis sentie terriblement seule. J’ai eu alors envie d’envoyer un message à David ou à Jean-Philippe, et tout en sachant que ce serait le mot final de cette histoire, d’une histoire tellement intense qu’il est inutile de croire que les circonstances qui l’avaient amenée pourraient se reproduire un jour, je leur ai écrit ces petits mots : « Thank you very much, guys. I love you and I miss you. » Et alors, alors seulement, je me suis mise à pleurer, sans retenue. * * * Voilà, Alice, maintenant tu connais presque toute l’histoire, enfin presque toute. Je dois juste ajouter que depuis mon retour, malgré tous mes efforts pour rendre à ma vie un rythme plus tranquille, plus régulier, plus conforme en un mot à ce qui ...