1. La vie à la plantation (1)


    Datte: 22/07/2017, Catégories: Dans la zone rouge,

    Il est difficile de décrire à quel point notre maison de famille était magnifique. La maison de la plantation était vieille d'une centaine d'années et était immense. A ce jour, je ne connais toujours pas le nombre exact de pièces qu'elle comportait. Elle était toujours pleine de monde, de musique, de nourriture délicieuse et de tant de belles choses. Je me rappelle des arbres, du chèvrefeuille, et de la crique où j'allais me baigner quand il faisait trop chaud. C'était sincèrement une vie merveilleuse, si vous étiez blanc. La Caroline du Sud était le cœur du Sud avant la guerre civile. Si vous étiez blanc et que vous aviez de l'argent, la vie dans une plantation était le paradis. J'avais de superbes chevaux à monter, l'océan à proximité, et des robes de tous les styles et de toutes les couleurs. La seule chose qui me manquait dans cette vie de rêve, était ma mère qui était morte en me mettant au monde. Mon père était un homme fantastique. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour que je ne manque de rien. Quand je n'étais qu'une enfant, je désirais rien d'autre que d'être aimée par mon papa. Il m'adorait et prenait grand soin de moi. En grandissant, mon opinion à son sujet évolua. Je compris ce qu'était un esclave et que nous en possédions beaucoup. Je fus troublée en me rendant compte que les gens qui s'occupaient si bien de moi n'étaient considérés que comme des meubles. Et pourtant, j'aimais sincèrement le personnel de la maison. Comme mon père voyageait beaucoup pour ses ...
    ... affaires, le personnel était responsable de mon éducation. J'eus des gouvernantes de temps en temps, mais papa, à un moment ou à un autre, essayait de coucher avec elles et provoquait ainsi leur départ. La cuisinière était une vieille esclave noire, un peu forte qui me préparait des gâteaux quand papa était absent. Elle me traitait comme sa propre fille et je l'adorais pour ça. Elle avait une fille de mon âge et nous passions tout notre temps ensemble, surtout quand papa était absent. Nous étions les meilleures amies du monde, et mon père détestait ça. Il voulait que je fasse la différence entre les esclaves noirs et nous. On m'enseignait que nous faisions partie de la race supérieure et que les noirs n'étaient bons qu'aux travaux des champs. J'étais autorisée à jouer avec Sarah uniquement quand nous n’accueillions aucun visiteur ou invité. En présence d'autres personnes blanches, j'étais censée traiter les noirs comme des bêtes. Je détestait faire ça, mais c'était la condition pour que papa me laisse m'amuser avec Sarah. Les blancs étaient censés être supérieurs, il était interdit de fréquenter des noirs. Le fait d'avoir des relations amicales, ou des relations tout court, avec un noir était jugé comme un crime contre la RACE BLANCHE. Pour la personne qui était coupable d'un tel crime, la vie devenait un enfer. J'ai vu des amis intimes se fâcher, souvent se battre et parfois même se tuer pour de telles raisons. Et je ne parle pas de ce qui arrivait aux esclaves dans ces ...
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