L'os du dragon
Datte: 28/06/2018,
Catégories:
fffh,
hagé,
jeunes,
jardin,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nopéné,
yeuxbandés,
journal,
historique,
humour,
Cahier trouvé par Sylvie dans un vieux meuble acheté aux puces de Saint-Ouen. L’orthographe a été modernisée. Dix-sept mai Un valet m’est venu chercher ce matin. Il m’a dit qu’il accourait de Versailles mais comme il n’était point en livrée, les réponses qu’il fit à quelques habiles questions me permirent de vérifier qu’il était bien ce qu’il disait, on n’est jamais trop méfiant. — Il vous faut me suivre, m’a-t-il dit, sa Majesté veut vous parler. Je dois vous conduire en son atelier. S’agirait-il encore de m’exiler ou de m’enfermer ? Non, le roi ne me le dirait pas lui-même, ses exempts suffiraient. — Je vous suis, mon ami, le temps de me vêtir comme il convient.— On ne fait pas attendre les rois, même bons et indulgents comme le nôtre.— Certes, certes ! Une de ses premières actions fut de me faire sortir de Vincennes, d’abolir la question, de pardonner aux parlementaires et de mettre fin à l’exil de nombre de gens de qualité. — Dépêchez-vous, mon officier, je vous en supplie. Point de carrosse, une voiture de louage. — Où vous savez ! dit le valet au cocher. Par une porte dérobée que garde mal un Suisse à moitié endormi, nous entrons dans le parc puis dans une forge. Un gros homme en tablier de cuir travaille des pièces de métal. C’est le roi. — Ah ! Vous voilà, mon cousin !— Sire…— Nous serions cousins, avez-vous prétendu, à si haut bruit que mon aïeul vous a fait tâter de Vincennes.— Après m’avoir exilé en Gévaudan, Sire.— Où vous tuâtes une bête qui avait une fort ...
... jolie femme, nous savons cela. Vous aviez auparavant rendu quelques services… Tenez-moi donc cette barre de fer, avec les pinces que voici, c’est lorsqu’il est chaud qu’il faut battre le fer. Quand vous étiez du Secret, vous avez été fort utile à mon grand-père, et à moi aussi, il y a peu, du côté du Velay. Je n’ai pas oublié. Je vais vous confier une autre mission.— Sire, je commence à devenir bien vieux !— C’est justement ce qui m’intéresse et me rassure. La reine, ses belles amies, mes frères, et quelques autres, tout cela joue la comédie et ne m’invite que rarement. Je n’en suis point fâché, car cela m’ennuie… souverainement. J’y suis allé cependant assez pour qu’il m’ait été donné de constater que la reine la joue fort mal. Vous la jouâtes, du temps que vous étiez plus jeune, dans de certains salons.— Je le confesse, sire.— Il vous serait donc possible de donner quelques conseils, quelques leçons, à sa majesté la reine…— Sire, si vous l’exigez…— Et de venir, discrètement, m’en rendre compte ici. Voyez-vous, capitaine, je ne suis pas un roi heureux. Je ne parle pas de mon cousin Philippe, qui n’a de cesse de comploter contre moi. À peine sorti du lit de madame de Genlis ou de quelque prostituée, il intrigue, me nargue, veut prendre ma place. Mais c’est moi le roi, l’oint du Seigneur ! Mon cousin a transformé son Palais Royal en bordel, grand bien lui fasse ! Dieu le punira. Mais Provence veut, lui aussi, prendre ma place sur le trône. Artois, quant à lui, la veut également, ...