1. L'os du dragon


    Datte: 28/06/2018, Catégories: fffh, hagé, jeunes, jardin, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, yeuxbandés, journal, historique, humour,

    ... tombent les masques, une nuit ou l’autre. Elles prétendirent jouer à colin-maillard avec leur maître de ballet, disaient-elles. Je rectifiai poliment : — De comédie, mesdames.— Qu’à cela ne tienne ! Douce amie, aveuglez ce maître de comédie avec votre foulard de soie, ordonna la comtesse de Polignac à la reine. Et de me faire tourner, et de me héler : — Par ici, par ici !— Attrapez-moi, si vous le pouvez ! Le foulard sentait bon. On reste un homme, disais-je. Certes sans égaler les prouesses de Philippe d’Orléans, on tient sa place. Ces jeunes personnes me plaisaient, aussi les ai-je bien tâtées. J’évitais la reine, que je reconnaissais à son parfum, mais je palpais allègrement les autres. La duchesse de Polignac feignit la plus vive indignation : "Lèse-majesté, lèse-majesté !" criait-elle alors que j’avais les mains dans son corsage. Je faisais le balourd, me tournais et me retournais, les mains en avant, tantôt en haut, tantôt en bas. Yolande a la poitrine bien ferme. Louise de Polastron des fesses à damner un saint. Quelle bonne idée, de s’habiller en fermière, avec des robes souples sans panier ! Madame de Lamballe s’est approchée lorsque mes mains tâtonnèrent vers son pubis. Il m’a fallu enfin m’occuper de la reine. Quand elle eut sa taille entre mes mains, Yolande lui cria : — Belle amie, la reine vous ordonne d’embrasser son maître de comédie ! Moi, un genou aussitôt à terre, je lui dis que je me mettais aux pieds de sa majesté. — Mais nous ferons quelque chose de ...
    ... vous, comment m’avez-vous reconnue ? dit-elle en ôtant son foulard de mes yeux, et en le replaçant autour de son cou, qu’elle a fort beau. Le visage également, ne serait cette moue quelque peu dédaigneuse que font inévitablement les lèvres des Habsbourg.— Si je ne reconnaissais pas ma reine, entre mille autres beautés, je serais indigne de l’approcher.— Même sans y voir ?— Le parfum du foulard de soie de votre majesté… Mes paupières en resteront à jamais honorées, et mes yeux éblouis… Elle m’a dit que les leçons ne commenceraient que dans quelques jours. — Que jouez-vous ? m’a-t-elle demandé.— Les barbons, les gérontes, hélas !— Je voulais dire : quels auteurs ?— Mais les meilleurs, votre majesté. Les vôtres. Moi, Beaumarchais, Jean-Jacques, ceux que choisira votre majesté.— Vous ? Avant les autres ?— Oh ! Quelques fantaisies. Des jeunes couples qui s’aiment et ne s’aiment plus, ou s’aiment moins, ou aiment ailleurs. De tendres baisers qui finissent par des rires ou des larmes, des rires dans les larmes, des larmes dans les rires. Des jeunes filles qui cherchent l’amour, hélas trop rarement auprès de vieux barbons… Des jeunes gens fous de jalousie quand leurs maîtresses se promènent ensemble.— Cela, il ne faudra pas le jouer devant le roi !— Il en sera fait comme votre majesté le décidera.— Eh bien, dès après-demain, soyez ici avec une de vos fantaisies. Qu’il y ait des embrassades, des danses, des promenades dans les bosquets, des rires. Pas de larmes, je vous l’ordonne ! ...
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