55.4 Après le déluge (partie 1, Toulouse – Gruissan).
Datte: 01/07/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... profite de tes 18 ans… ne passe pas le reste de l’été à broyer du noir… c’est l’été, putain ! File à la mer, nage, balade-toi sur la plage, sors, rencontre des mecs… baise avec… mais si tu baises avec, n’oublie pas de te protéger… n’oublie jamais ! Pas de bêtises sous prétexte que tu ne vas pas bien… un jour tu iras mieux et il ne faut pas qu’à ce moment-là t’ailles à regretter les conneries que t’as faites dans un moment de faiblesse… ». « Promis… Julien… merci… pour tout… » j’arrive à lui répondre, en lui tendant la main et en retenant de justesse de nouvelles larmes. Et là, devant tout le monde qui attend devant l’autoécole, le boblond me prend une dernière fois dans ses bras et me serre très fort contre lui. « Merci à toi Nico, surtout n’oublie jamais que tu es un gars génial ! ». « Toi aussi tu es un gars génial… à bientôt, Julien… ». Je sors de la voiture et je m’éloigne sans tarder : les larmes se pressent à mes yeux, je veux être tout seul pour chialer à nouveau. Je n’ai pas fait dix pas que j’entends la voix du beau moniteur m’appeler : « Nico, attend ! ». Je me retourne ; Julien me fait signe de revenir, son portable à la main. Je reviens sur mes pas. « C’est quoi ton numéro ? ». Je lui donne machinalement sans vraiment savoir pourquoi il le demande et pourquoi je le lui donne, vu que les cours de conduite c’est fini. Je le vois enregistrer le contact, puis tapoter un message ; le signal sonore du message envoyé retentit ; le jeune loup blond relevé alors la tête ...
... et plante une dernière fois son regard transperçant et charmeur dans le mien. « Je t’ai envoyé un sms, comme ça tu vas avoir le mien… ». « Merci… » je lâche machinalement. « De rien… si je te donne mon tel, c’est pour que tu t’en serves… si ça ne va pas, tu m’appelles, ok ? ». « Ok… promis… ». « Allez, vas-y maintenant, bonnes vacances, petit veinard ! ». Je m’éloigne, le cœur envahi et saturé par un mélange de sensations inédit, un trop plein d’émotions plus que jamais prêt à déborder de mes yeux rougis. Les mots, l’attitude chargée de bienveillance de Julien, me touchent profondément ; l’amitié qu’il me témoigne a l’air vraiment sincère. Oui, qui aurait cru qu’on en arriverait là : notre complicité est partie d’un petit jeu du chat et de la souris, sur fond de mon attirance pour lui, cette attirance qui flattait son ego ; une complicité faite de regards complices et d’allusions sans conséquences. Au départ, j’ai été gêné qu’il capte mes regards, mon attirance ; j’ai été aussi gêné qu’il découvre l’existence du « bobrun qui fait la gueule » ; mais tout ça nous a rapprochés, et ça m’a fait gagner un confident. Et aujourd’hui, je suis ému par ses témoignages d’empathie, d’estime, d’amitié. Je ne me serais jamais attendu tout ça de lui. C’est un bon gars ce Julien ; un coquin, un charmeur et un coureur impénitent, mais un bon gars quand-même. Le chemin pour rentrer à la maison se révèle bientôt être une épreuve. La fatigue me gagne, la chaleur m’assomme, la barre qui transperce ...