1. Le Radiateur (1)


    Datte: 03/07/2018, Catégories: Hétéro

    ... importante au bureau. J’avais maudit ces voisins, mais en voyant de qui il s’agissait, je l’ai volontiers pardonnée. — Oh, je suis désolée si ça vous a gêné, mais j’avais laissé un mot pour prévenir la soirée. — Ce n’est pas grave, c’est normal. Et donc… vous aussi, vous avez perdu le chauffage avec la chaudière. — Oui, comme tout le monde. Mais j’ai pris un radiateur électrique chez mes parents, ça aide. — Vous avez un radiateur ! Cette nouvelle m’avait fait dire ça d’instinct, sans me contrôler. La chose me paraissait tellement hors du commun, après tout ce temps ! Elle commença à s’engager dans l’escalier, le courrier à la main, et je l’épaulai tout en continuant la conversation. — Eh bien vous avez de la chance ! ajoutai-je. — Vous savez, ce n’est pas grand-chose. Ça ne chauffe pas l’appartement non plus. Et vous, rien ? — Rien du tout ! Mes parents habitent loin, je ne les vois pas souvent. Et en acheter un… Vous connaissez le truc : il est acheté, et deux jours après la chaudière est réparée, c’est toujours comme ça. — Je comprends. Vous voulez venir ? — Quoi, chez vous ? — Non, chez le Pape ! Une telle invitation alors que nous ne nous connaissions que depuis cinq minutes, plus d’un serait surpris ! Mais une si belle femme, qui dégageait quelque chose de très attirant, et en plus au caractère très familier, on ne s’excusait pas. — Vous êtes sûre ? Je veux bien, mais vous ne me connaissez pas. — Allez ! Vous n’êtes pas méchant, ça se voit. Et puis de toute façon je ...
    ... sais où vous habitez, ainsi que votre nom, alors si vous faites quoi que ce soit de mal… — Mon nom ? — Sur votre boîte aux lettres ! Quel sourire malin ! Et quel œil aiguisé, aussi ! C’était bête de ma part de ne pas avoir regardé son nom comme ça ! — Alors, vous venez ? Ou vous préférez rester vous geler chez vous ? — Eh bien, oui je viens ! Laissez-moi juste déposer ça. — Pas de souci, je vous attends. J’ouvris la porte pour y déposer mon courrier, tandis que la jeune femme m’attendait aimablement sur le palier. Mon eau avait bouilli, mais tant pis. Me voilà ressorti et nous montâmes un étage de plus. — Je m’appelle Éliane. — Moi c’est Julien. — Je sais. Ah ! Déjà oublié, ou bien n’était-ce que par réflexe ? Quoi qu’il en soit, ma réponse l’avait amusée ; elle n’était pas difficile, et ça faisait plaisir de voir quelqu’un d’aimable comme elle ! Éliane ouvrit sa porte et je lui emboîtai le pas. La différence de température était déjà perceptible, bien que très légère. Je pendis mon manteau à côté du sien et nous allâmes dans le salon. En tenue plus décontractée, je pus voir la silhouette gracieuse de la jeune femme. N’ayant eu aucune relation sexuelle depuis très, très longtemps, je confessais un fâcheux réflexe de visionnage des femmes, notamment envers leurs courbes. Dire que je la désirais sur l’instant serait exagéré, mon manque n’en était pas à ce point. Mais cette personne disposait d’un corps qui n’avait d’égal que son visage. Et tout cela animé d’un bel esprit, il ne ...