1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 05/07/2018, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, humour,

    ... me changer vite fait. Tu… tu me rejoins ?— Dans cinq minutes.— Tu m’en laisses vingt ?— Si tu veux… il faut que je me change moi aussi, de toute façon. Sally remonte deux à deux les escaliers tandis que je me dirige dans la direction de José, et de son œil goguenard. — Alors, ça a marché ?— Super… Mais en réalité, on a fait tout ça pour rien.— Comment ça ?— Le mec était déjà parti à vingt-deux heures trente…— Merde…— Non, il fallait le faire, de toute façon. Je ne voulais pas prendre le risque que ce type s’incruste.— Ouais, mais quand même… Faire déplacer les pompiers…— Ouais ! Enfin, apparemment t’as failli foutre réellement le feu à l’immeuble, toi !— Désolé, chef, murmure José en baissant la tête. J’ai voulu bien faire… Les pompiers, c’est sérieux : j’aime pas qu’on les déplace pour rien.— Je sais bien, José, mais de là à perdre le contrôle de ce que t’avais allumé ! Heureusement que les douches se sont actionnées, sinon on n’était pas dans la merde…— Excusez-moi, chef.— Ouais… bon, allez… Tu fais quoi demain ?— Comme aujourd’hui… Je suis de service à partir de seize heures.— Non, José… Tu prends ta journée. Profite un peu de tes mômes… dis-je en remontant l’escalier.— Merci, Commissaire Nolant, c’est toujours un plaisir de vous rendre service. Passez une bonne soirée.— Je crois que c’est pas trop mal parti, hé hé…— Vous êtes un sacré veinard quand même ! Moi, ma voisine…— Chut, José… Ta voisine est moche, mais ta femme est superbe. On ne peut pas tout avoir…— Ouais, ...
    ... mais ma femme, c’est un tyran…— Eh ben donne-lui une bonne fessée : tu verras, c’est infaillible. Je remonte chez moi, jette mes fringues dans la machine à laver et passe sous la douche. Plutôt satisfait de ma petite mise en scène, même si finalement j’ai fait tout ça pour pas grand-chose, vu que l’autre idiot était parti plus tôt que prévu. Le seul ennui, c’est que Sally m’a vu parler avec José et les pompiers… et – je commence à m’en rendre compte – comme elle a un cerveau, cela risque quand même de lui mettre la puce à l’oreille. Or, si toutes les femmes rêvent de se taper un écrivain, la plupart d’entre elles détestent les flics. Et contrairement à ce que laissaient entendre les séries télés sur TF1, la vie d’un commissaire de banlieue, ça n’a rien, mais alors vraiment rien de passionnant. Juste une accumulation d’histoires sordides, résolues la plupart du temps sans bouger le cul de son fauteuil, avec un ordinateur datant de l’an mil et une connexion Internet aléatoire. Une plongée permanente dans toute la merde du monde, dont on ressort, quand on est normalement constitué, avec une impression d’être sale, impuissant et totalement inutile. La plupart de mes gars pètent un plomb au bout de quelques années de service, et je ne dois mon salut qu’à l’écriture. J’ai construit des parois bien étanches entre ma vie de flic et ma vie d’écrivain, et personne – hormis ma famille et mes collègues – ne connaît mon véritable métier, tout comme aucun de mes proches ne sait que mes livres ...
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