1. Bienveillant Valentin


    Datte: 08/07/2018, Catégories: fh, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme init,

    Richard pénétra dans le grand bâtiment lugubre. Il demanda à l’accueil Valentin Delmat, et prit la direction qu’on lui indiquait. Un frisson parcourait la nuque de Richard au fur et à mesure qu’il traversait les couloirs blancs comme de la poudre. Il ressentait le malaise immense des pauvres patients qui ont la terrible malchance d’être handicapés mentaux. Oui, handicapés de l’esprit, mais cela ne voulait pas dire qu’ils étaient bêtes. Oh que non ! À travers ses locaux de verre, toute leur honte, tout leur désarroi et toute leur colère jaillissaient. Et Richard ressentait ces douleurs, comme des piques dans son dos. Il n’aimait pas cet endroit. Valentin s’élança vers Richard et sauta dans ses bras. — Tonton Riri ! Tonton Riri ! En voiture ! La dame qui était là fit un sourire à Valentin et lui dit à lundi. Main dans la main, Richard et Valentin firent le trajet inverse. Juste avant la porte d’entrée, Valentin lâcha soudainement la main de Richard et partit dans une autre direction. — Anne-Sophie ! Richard poussa un juron. C’était une des principales raisons pour lesquelles son frère avait placé Valentin dans cet établissement. Un gamin totalement imprévisible, qui pouvait se barrer n’importe où et à n’importe quel moment. — Valentin, reviens… La voix de Richard s’étrangla. Elle avait, juste au-dessus du front, un bandeau rouge et jaune. Des petites boucles d’oreilles bleu marine scintillaient au niveau de ses lèvres. Ses grands yeux gris apportaient à son doux visage une ...
    ... indescriptible beauté. — Valentin, combien de fois je t’ai dit qu’il ne faut pas que… La jeune femme, dont les bras retenaient un Valentin câlin, s’interrompit dans sa phrase lorsque ses yeux se posèrent sur Richard. À ce moment-là, le petit Valentin n’existait plus. Ni ce qu’il y avait autour. — À lundi, Anne-Sophie, à lundi, hein ? Richard ne savait plus très bien comment parler, comme si cette faculté l’avait quitté comme ça, sur un coup de tête. — Surtout, passe un bon week-end, hein Anne-Sophie ?— Ou-oui… t-toi aussi Valentin… Sa voix était toute faible, toute douce. Elle et Richard évitaient maintenant de croiser leurs regards. Il s’empressa de reprendre Valentin, de dire un au revoir inaudible, et de s’enfuir avec son neveu. Dans la voiture, il mit un temps avant de mettre le contact, le temps de bien se rendre compte de ce qui s’était passé. Mais jamais de sa vie Richard ne se rendra vraiment compte, non jamais. Richard retrouva Valentin le mardi de la semaine suivante. Son frère lui avait dit que son fils avait un secret très important pour lui. — Tiens, Tonton Riri ! C’est Anne-Sophie qui m’a dit de te le donner. La dénommée Anne-Sophie hantait l’esprit de Richard depuis ce fameux moment, aussi sentit-il en lui monter une sourde excitation. Ses mains tenant le petit objet tremblaient comme des feuilles mortes prêtes à s’enfuir de leur branche. C’était un morceau de papier plié. Et, à l’intérieur, un numéro de téléphone. Il a remercié Valentin toute la soirée et s’est ...
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