Rats de Marée - Histoires de Sexe

Rats de Marée

... rappelle la main mise de Sajhama sur les cinq comtés et la chute de l’ancien empire de l’Ouest dont l’incendie, selon la légende, engendra le Cataclysme. Elle flotte fièrement sur l’héliport du palais. L’héliojet d’Yrkès se pose en grande hâte et l’arrache presque. Le comte, furieux, s’avance vers l’empereur et son train à grandes enjambées. — Comment ça, disparue ? hurle-t-il sans respect du protocole.— Depuis hier, répond l’empereur atterré. On a fouillé la cité : elle ne peut être que dans la Balsa. J’ai fait lancer des drones à sa recherche. Le ministre de l’intérieur, un nabot arriviste, profite du drame pour se faire mousser : — Je vais nettoyer cette banlieue au laser, déclare-t-il, hystérique. Qu’on déroule les barbelés ! Faites chauffer les crématoires !— Pardonnez mon ambitieux ministre, Yrkès. Il a tendance à outrepasser ses droits, s’excuse l’empereur.— En ce qui me concerne, il peut frire les têtards si cela sauve ma promise, puisque vous n’assurez plus sa sécurité. Je serai dans mes appartements. Prévenez-moi si vous avez du nouveau. Il leur tourne le dos et se jette dans le plus proche ascenseur antigrav. L’empereur, impuissant, regarde le crâne lisse de son futur gendre s’enfoncer vers les profondeurs du palais. Le comte apprécie certains aspects de la capitale. Il y vient souvent et une suite lui est réservée en permanence. Comme d’habitude, ses robots ont préparé la chambre à sa convenance : une prostituée blafarde l’attend, assise au coin du lit. — Enfile ...

... ça ! ordonne-t-il en jetant sur le sol une robe de gala.— Oh ! Elle est magnifique, s’exclame la jeune femme.— Contrairement à toi, souligne le comte. Tu n’as aucune classe et tes yeux sont marron. Je me plaindrai à Miranda. J’espère que la robe fera illusion.— Pourquoi demandez-vous toujours des brunes aux yeux noirs ? demande la fille.— Parce que ça fait vingt ans, répond-t-il, excédé, que j’attends pour péter la cramouille à cette pisseuse d’Inoëe. Tu vas morfler pour elle.— Vous êtes le comte d’Yrkès ?— C’est pas tes affaires. Mets-toi à quatre pattes ! La fille, docile, obtempère. Il serait inhumain de décrire les outrages que le comte lui inflige. Une heure plus tard, elle cesse de crier, prostrée au pied du mur, la vulve poisseuse et sa belle robe en lambeaux. Elle tente de sourire. Elle pense que le pire est passé. Elle en a vu d’autres et elle se relève. — Si je dis que j’ai fait une passe au comte d’Yrkès, parvient-elle à plaisanter en se remaquillant, on me croira folle.— C’est probable, répond le compte en pointant sa chevalière vers elle, mais c’est un risque que je ne courrai pas. La fille braque un regard inquiet vers l’homme. Un minuscule dard s’éjecte aussitôt de la grosse bague et se plante entre ses yeux. Elle le fixe en louchant. Le projectile émet alors un clic discret. La fille veut crier mais les parois de son crâne s’écrasent sur elles-mêmes et sa tête explose, répandant sa cervelle sur les murs. Le comte regarde un instant le corps décérébré se vider ...