1. Le Réveil


    Datte: 13/07/2018, Catégories: fh, extracon, copains, hdomine, vengeance, Oral

    ... subtilement ses pectoraux. Voyant mon effort pour fouiller dans ma mémoire, le rictus de l’inconnu s’élargit de plus belle. Je secouai la tête et plissai l’œil. — Je suis vraiment désolée, mais je ne me souviens pas… Je marquai la pause pour l’intimer à m’éclairer. — L’école Cécile, à Maury ; on s’est perdu de vue juste avant de partir pour l’université, rétorqua-t-il, sûr d’obtenir une réponse ce coup-ci. Sa bouche était à fondre recourbée de la sorte, il était décidément très beau gosse. Aussitôt que je sus où je devais chercher dans ma mémoire, je parvins rapidement à associer un nom avec cet homme. Les grands Noirs n’étaient pas si nombreux dans la petite commune qui m’a vu naître. — Yannick ! C’est bien ton prénom, non ?— Oui, voilà. Tu te rappelles ?— Eh bien oui, c’est juste que ça fait si longtemps.— Presque dix années. Je me mordis doucement la lèvre inférieure, j’ai toujours affectionné ces petites rencontres avec d’anciens amis, perdus de vue depuis belle lurette. Histoire de briser la faïence, je m’écartai tout en l’invitant à entrer d’un geste du bras. — Entre je t’en prie, c’est chouette de se revoir. Mais que fais-tu là ? J’étais franchement à cent lieues de m’imaginer recevoir ta visite, le questionnai-je.— Je te dérange peut-être ? Si tu es une dame occupée, je peux repasser plus tard et prendre rendez-vous, plaisanta-t-il en pénétrant dans l’appartement.— Non, non, il n’y a aucun problème, en fait j’étais seule, sans avoir grand-chose à faire pendant ...
    ... quelques heures, avant mon boulot de cet après-midi.— Je sais, confirma-t-il en dévoilant ses dents, à l’instar d’un carnassier suffisant.— Pardon ? Il dut se rendre compte de ma surprise car il oublia ce sujet pour revenir à la question initiale : — À la place de te débiter une banalité du genre : « Je passais dans le coin, j’ai vu de la lumière puis je me suis dit qu’une amie absente depuis dix ans devait habiter là et qu’il fallait que je sonne à sa porte », je vais te raconter pourquoi je suis ici.— Oh, d’accord, merci, dis-je timidement et poliment. Si je ne l’avais pas su si gentil dans mes souvenirs, j’aurais paniqué, car je me sentais espionnée dans ma vie privée. Comment pouvait-il savoir que j’habitais ici, que je ne travaillais pas ce matin ? Son sourire entendu m’avait dressé les petits poils dans le dos. Et puis ses yeux m’inspectaient… Que regardait-t-il avec tant d’insistance ? Il faut avouer que je n’étais pas spécialement habillée pour recevoir un invité. À peine maquillée – un brin de rimmel pour agrémenter mes iris gris clair et du rose à lèvres discret – je portais un jean moulant, un top simple et blanc qui laissait les bras nus à partir du cou. Pas négligé en soi, mais très sommaire. Mon trouble s’amplifia. Pouvait-il décemment m’en vouloir pour mon habillement ? Ou était-ce mon accueil bancal qui le perturbait ? Après tout, je n’avais eu aucun moyen de la prévoir, sa visite ! Si seulement Yannick m’avait prévenu, des petits fours l’attendraient déjà aux côtés ...
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