Le bonheur dans le pré
Datte: 15/07/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
campagne,
Collègues / Travail
amour,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nopéné,
init,
Assis dans l’herbe, appuyé contre un tronc d’arbre, je remâche ma peine, insensible au spectacle magnifique d’un soleil encore triomphant qui baisse à l’horizon. Quelques instants plus tôt, des monos excités ont essayé de m’embarquer dans leur virée à la fête du village voisin. — On va draguer les péquenaudes ! Viens, on va rigoler ! Peu désireux de découvrir les plaisirs autochtones, j’ai prétexté une grosse fatigue, ce qui n’était pas tout à fait faux. Mais la véritable raison est que je n’ai tout simplement pas le cœur à m’amuser. ***** Depuis une petite semaine, je suis moniteur de colonie de vacances. Ma toute première colo, une colo catho dans laquelle le Surveillant Général de mon lycée m’a engagé, contre mon gré ou presque. Le "surgé" inflexible et sévère - en fait, un brave homme - sacrifie, avec sa femme, un mois de ses congés d’été pour assurer la direction de cette institution charitable. C’est lui, bien entendu, qui a fait la répartition des groupes, attribué les postes. Et on ne peut pas dire qu’il m’ait gâté en me confiant le groupe le plus difficile : une douzaine de pré-adolescents, pour la plupart issus d’un foyer social. Orphelins, gamins placés par la DASS, ces ados me donnent du fil à retordre. Si certains se butent dans un mutisme presque complet, une bonne moitié d’entre eux s’ingénient à m’épuiser. Dans les promenades et activités quotidiennes, je passe mon temps à sprinter pour rattraper des fugueurs, à séparer des bagarreurs acharnés, à tenter de ...
... ramener au calme un autiste qui se tape le crâne contre chaque mur qu’il trouve, à courir encore et toujours pour ramener dans le groupe l’horrible Jean-Christophe qui fugue plus vite que son ombre ! Et tout cela, sous le soleil de plomb d’un mois de juillet caniculaire ! Exténuant ! Le premier soir, après le voyage en bus et la première après-midi (très !) récréative, j’étais arrivé épuisé à la réunion des monos, nourrissant quelques ressentiments à l’encontre de mon surgé. Décontracté, celui-ci m’accueillit avec un empressement exagéré, me rappela qu’il n’y avait pas place ici pour des "Monsieur" et que "Bertrand" suffirait. Puis, d’une voix soudain forte où perçait un sous-entendu ironique, le traître me demanda comment je trouvais les chers enfants de mon groupe. Visiblement, l’assistance attendait cet intermède et ma réaction. La moue effarée que je leur décochai en guise de réponse et mon soupir affligé suffirent amplement à traduire mon incompréhension anxieuse. Toutes les personnes présentes partirent d’un rire moqueur. Je me sentis le dindon de la farce, bizut désemparé. Mon enfoiré de directeur tenta bien de me rassurer, sans toutefois me convaincre : — Tu verras, il y a des bons côtés aussi… Dur à croire ! Cette première réunion était surtout l’occasion pour moi de faire connaissance avec mes collègues, entraperçus dans la journée. Et c’était bien entendu du côté féminin que se portaient mes espoirs et mes attentes. S’il m’avait bien semblé apercevoir l’une ou l’autre ...