Le bonheur dans le pré
Datte: 15/07/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
campagne,
Collègues / Travail
amour,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nopéné,
init,
... "historique", le sommeil fut long à venir. Sur mon lit, sous la tente, au milieu de mes gars plus ou moins endormis, j’échafaudai mille plans, j’imaginai les dialogues parfaits qui nous mèneraient à coup sûr vers le but ultime et tant espéré : le baiser. Comme tout est simple quand on fait les questions et les réponses, comme tout s’enchaîne facilement… Au réveil, je suis moins sûr de moi. Et si jamais… ***** Après avoir confié nos monstres respectifs aux malheureux gagnants du concours le plus pourri de l’été, Agnès et moi quittons la colo, non sans avoir essuyé quelques moqueries des gamins rigolards. Il fait beau, il va faire chaud, comme tous les jours précédents, depuis deux mois. Oubliés les dialogues parfaits, oublié le plan savamment concocté, rien ne se passe comme prévu. Tout est plus facile, en fait. Nous n’avons pas fait un kilomètre que le passage d’une clôture à vaches me permet de prendre la main d’Agnès. J’oublie un peu de la lui rendre, elle me le fait remarquer, avec un grand sourire, mais sans chercher à s’échapper. Elle me gratifie même d’un petit bisou sur la joue. Le bonheur est dans le pré ! Nous parlons peu, visitons sans y prêter la moindre attention une ruine "remarquable", nous ne sommes curieux que de nous, du couple que nous sommes en train de fabriquer. Tout est prétexte à compliments, à douce moquerie, à bisous volés. Nos dix-huit ans sont radieux ! Notre marivaudage nous mène au bord de l’Ognon, la petite rivière locale, presque asséchée par ...
... la canicule. Comme deux gamins, nous sautons de pierre en pierre, en nous frôlant, nous attrapant, nous échappant. Vive, enjouée, Agnès rit sous le soleil déjà haut, la masse de ses longs cheveux couleur d’ébène fouettent gracieusement l’air alourdi, son sourire éclatant de blancheur contraste avec le teint cuivré de son visage. Deux enfants insouciants, mais pas totalement innocents. Le trouble s’est immiscé entre nous, délicieuse sensation de bonheur et d’appréhension : que, dans nos sauts de cabris, ma main frôle son visage ou sa poitrine menue, et mes joues s’empourprent, une chaleur sourd au creux de mes reins, un instant d’éternité anxieuse nous immobilise, ballottés que nous sommes entre l’envie d’accentuer notre intimité et la minuscule crainte de se voir rejeter par l’autre. N’importe quel spectateur, même atteint de la plus grave double conjonctivite obstruante, aurait compris depuis longtemps la force du désir qui nous affolait. Nous seuls pouvons encore en douter. A genoux sur un rocher plat, nous construisons une digue : les mains dans l’eau, nous amassons les petits cailloux pour monter notre formidable barrage. Côte à côte, nos épaules se frôlent, nos cuisses se rapprochent, le soleil irradie nos nuques et nos reins. Les genoux douloureux, je me redresse pour constater l’avancement des travaux, lorsque ma jolie bohémienne, les avant-bras plongés dans l’eau s’étire pour capter quelques cailloux distants. Sa position devient périlleuse et je m’empresse de passer ...