1. Vraimodo


    Datte: 01/08/2018, Catégories: fh, amour,

    ... fourreau, le presse contre son ventre, et la jouissance, la délivrance vient, coup de fouet dans les reins, battements désordonnés de mon cœur, souffle court et corps tendu comme un arc. Nous restons allongés, silencieux, apaisés. Je renonce à réfléchir, à m’interroger. Je flotte comme dans un rêve. Si je mérite un jour un paradis comme celui-là, la mort me semblera douce. ***** Je ramasse les poubelles, avec Rachid. Jerzy conduit le camion. Nous parcourons les rues de la ville, chaque jour de chaque semaine de chaque mois de chaque année. Quand nous passons près de chez Yolande, Rachid me pose toujours la même question : — Tu crois qu’elle sera là ? Je souris. Une grimace sur mon visage, mais un vrai sourire au fond de moi. — Bien sûr qu’elle sera là, mon ami. Tu le sais aussi bien que moi. J’appelle Rachid mon ami. Il est sympa avec moi. Il est passé outre les apparences, et moi aussi. Yolande est là. Comme à chaque fois. Elle entend le camion, elle se glisse entre les tentures et la baie vitrée qui donne sur le jardinet. Elle pose la paume de la main sur le verre, et reste immobile jusqu’à ce que nous ayons quitté la rue. Brigitte n’aime pas qu’elle me fréquente, n’aime pas que je vienne chez elle, et le mari de Brigitte non plus. Mais je viens quand même, quand Yolande m’y invite, et ils me tolèrent. Ils s’habituent petit à petit. Ils me voient autrement. Il faudrait leur bander les yeux, à eux aussi. J’ai besoin de Yolande, de sa présence, de sa douceur, de sa voix et de son corps. Quand je suis chez elle, nous restons dans l’obscurité. Je ne la vois jamais nue. Je la touche. Je la respire. Je la goûte. Je l’étreins. J’écoute parler son corps. Nous n’avons pas besoin de lumière pour nous aimer. Yolande, j’y tiens bien plus qu’à la prunelle de mes yeux.
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