1. Mon Hypothalamus et moi (1)


    Datte: 03/08/2018, Catégories: fh, Collègues / Travail hdomine, cérébral, Oral pénétratio, fsodo, délire, humour,

    ... Vos yeux. Gris, froids, liquides. Cet éclat qui ressemble à du désir. Si vous ne portiez pas de lunettes, j’aurais parié pour des lentilles de contact. J’explore votre environnement, les cadres au mur, les photos de votre fille, nombreuses, une photo de famille, une seule, ancienne. Tout le monde sourit dessus, mais ça remonte à loin, cette photo.— Monsieur V…— Ça ne me regarde pas. Le bureau est bien rangé. Un cadeau de fête des mères à votre gauche. Très joli, moins tarte que la moyenne. Vous me dites « Monsieur V… », je vous écoute, je me sépare de « Maman chérie pour la vie », je regagne le rivage de vos yeux. Au passage, j’accroche deux légères traces rouges sous vos narines étroites. Vous avez des allergies. C’est pour ça, cette larme en suspens dans vos yeux, cet éclat : votre nez vous chatouille, vos yeux piquent. Vous voudriez éternuer une bonne fois, mais pas en consultation, jamais en consultation. Vous souriez ? Merci d’enfin me donner raison sur un point.— Monsieur V… Ok, vous êtes observateur, vous plongez dans les décolletés et vous avez la panoplie complète du mâle un peu porté sur la chose. Je ne pense pas que ce soit bien grave et je ne suis en tout cas pas qualifiée. J’ai des patients qui…— Non, mais justement, attendez ! Ça ne s’arrête pas là ! Elle s’enfonce dans son fauteuil en agitant les mains. Sa bouche fait une drôle de grimace. — Oh, j’imagine très bien que ça ne s’arrête pas là, mais…— Ça commence là au contraire ! À ce moment-ci ! Au moment précis ...
    ... où vous sentez qu’il est grand temps de prendre congé de ce type qui bavarde sur vos sous-vêtements et l’éclat de vos yeux. C’est là que ça commence. Je vous ai vue réagir comme ça, dans le film, réajuster à nouveau vos lunettes, comme maintenant, et croiser les jambes en effet et prendre une attitude décontractée, genre « je gère la situation » sauf que dans le film, il me dit de me lever et je me lève, et vous sursautez presque. Votre main droite va vers le parlophone. Elle s’arrête. Vous n’avez pas envie de créer du grabuge dans votre cabinet sans histoire, vous voulez régler ça toute seule. Mais du coup, vous n’avez pas eu le temps de vous lever que je vous emprisonne déjà dans le cuir tendre de votre superbe fauteuil, celui dont vous rêviez. Je suis à vos pieds, à votre gauche. Mon air est suppliant, mes yeux alcoolisés. J’ai posé une main sur votre main gauche, elle-même soudée à l’accoudoir. L’autre, je l’ai carrément posée sur votre genou. C’est spontané. C’est lié à un désespoir. Vous n’êtes pas sûre de l’intention sans quoi vous pourriez, d’un coup d’escarpin précis et facile, croyez-moi, me mettre hors d’état de nuire. Je ne veux pas vous nuire cela dit. « Là, à vos pieds, mes mains agrippées à vous, je vous implore de m’aider, de me débarrasser de lui parce que lui, ce qu’il veut, c’est vous à l’heure présente. Et il est très fort. Il coordonne mes mouvements. C’est à cause de sa maîtrise qu’au lieu de simplement vous meurtrir, mes doigts desserrent leur étreinte ...
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